Antenne Réunion
Le manque d’eau n’épargne pas les agriculteurs de l’est. Jean-François Sababady, producteur de cannes a souhaité montrer la différence entre deux de ses parcelles, l’une irriguée, l’autre non. Lors d’un comité sécheresse organisé dans le même temps, il invite les acteurs à investir dans l’irrigation. Seule solution selon lui pour sauver ce qu’il reste des cultures.
Jean-François Sababady nous embarque dans son quotidien face à la sécheresse.
Un premier stop sur la parcelle non irriguée.
"Là c’est fichu, il faut jeter...!"
Ici, les cannes ne font pas plus de 50 cm de haut alors qu’elles ont été plantées en aout 2024.
"Il n’y a plus rien dans la sève, c’est du fumier qui est déjà pourri."
Pour comparer, et montrer l’impact de la sécheresse sur les champs de cannes, nous nous dirigeons vers une parcelle irriguée.
Pour irriguer une parcelle d’un hectare il faut compter entre 4 000 et 6 000 euros, avec un financement du Département à hauteur de 60% . Pour Jean-François Sababady, c’est la solution pour garantir un tonnage suffisant sur sa parcelle.
"Au mois de novembre, s’il n’y a pas de cyclone ça sera 140 - 150 tonnes /hectare. Là-bas c’est 40-50 tonnes maximum"
Face à cette sécheresse sans précédent dans le monde agricole, l’état de catastrophe naturelle et les aides financières sont déjà dans les esprits.
"Si on n’a pas de pluie tout le mois de janvier et février le monde agricole va perdre ces deux mois et il faudra encore attendre l’état de catastrophe naturelle", affirme Jean-Bernard Maratchia, conseiller régional à l’agriculture.
A court terme, certaines solutions existent.
"Avec les distributions par citerne et autres mais ça c’est à la main des chambres consulaires, des organisations professionnelles, des gestionnaires d’eau et des collectivités", déclare le sous-préfet de Saint-Pierre, Jean-Paul Normand.
Selon Jean-François Sababady, en 3 ans, l’investissement en irrigation est amorti. Il pense donc irriguer le reste de ses parcelles au plus vite.