La campagne sucrière est au ralenti dans l’Est. Les cannes n’étaient pas réceptionnées à l’usine de Bois-Rouge ce matin à cause d’une panne. Mais à la mi-journée, la panne a été identifiée et l’usine fonctionne à nouveau. Les agriculteurs restent tout de même inquiets pour la campagne sucrière.
C’est un soulagement pour les agriculteurs qui n’étaient pas contents ce matin. Cependant, ils sont toujours dans le doute malgré le fait que l’usine de Bois-Rouge fonctionne à nouveau.
La campagne sucrière n’a pas très bien démarré pour les agriculteurs puisqu’une première panne les a affecté la semaine dernière. Et depuis mardi, c’est l’eau qui sert à traiter les cannes qui est polluée.
Le temps de la traiter, l’activité était en arrêt encore ce matin. Les agriculteurs sont restés sans explications.
Jean-François Sababady, président du Mouvement des paysans solidaires de La Réunion (MPSR), explique l’inquiétude des agriculteurs.
"L’usine fonctionne à nouveau mais c’est à double tranchant parce que c’est la deuxième fois en quinze jours et ça fait 3 jours de suite jusqu’à samedi. Là elle fonctionne depuis une heure à 60% mais nous n’avons aucunes garanties pour lundi matin."
Il ajoute : "On attend une réunion technique avec Tereos et Albioma, qui se renvoient la balle sur l’origine de la panne. Nous ce n’est pas notre problème, nous sommes uniquement des planteurs de cannes et j’insiste là dessus."
Selon le président du MPSR les conséquences de cette panne sont dévastatrices pour les agriculteurs.
"Avec 30 ou 40% de tonnage en moins sur le cyclone Fakir, là en ce moment il y 30 000 tonnes de cannes qui sont en souffrance dans les champs. On ne peut pas dire aux coupeurs d’arrêter de couper parce que c’est très compliqué d’arrêter pour recommencer."
Il ajoute : "Dans la filière cannes c’est uniquement des planteurs qui perdent de la canne. Parce que l’usine broie uniquement les cannes livrées. Les cannes qui sont aux champs coupées c’est uniquement les planteurs qui vont perdre de l’argent. C’est une année noire."
Selon Jean-François Sababady, au mois de décembre il y aura 300 à 400 planteurs qui vont arrêter définitivement la canne faute de moyen et de trésorerie.