Il y a deux semaines, les restaurants ont pu rouvrir leurs portes, après près de trois mois de fermeture. Une libération pour les professionnels du secteur, pour qui les difficultés sont loin d’être derrière eux. A Saint-Paul, Charles Lucas, directeur du restaurant le Grand Baie, dresse le bilan après quelques jours de réouverture.
Depuis le début du mois de juin, les restaurants et les bars peuvent enfin rouvrir leurs portes et leurs terrasses. Mais les inquiétudes sont encore nombreuses pour les professionnels de la filière. Après de longues semaines sans activité, la reprise n’est pas évidente, notamment parce qu’il faut compter sans les touristes. La saison touristique s’annonce calme, pour ne pas dire nulle.
A Saint-Paul, un restaurateur dresse le bilan après ces deux semaines de réouverture au public. L’activité a-t-elle repris ? Les clients sont-ils au rendez-vous ?
Le Grand Baie, restaurant de Saint-Paul, n’a rouvert ses portes que la semaine dernière. "Nous avons repoussé l’ouverture d’une dizaine de jours puisque l’annonce était assez tardive. Nous n’avons pas eu le temps de se réorganiser. Au niveau de la sécurité et de l’organisation on a voulu jouer la prudence, on ne savait pas si les gens allaient ressortir tout de suite. On a d’abord regardé chez la concurrence pour voir si ça fonctionnait et quand on a été prêts on a rouvert", explique Charles Lucas, à la tête de l’établissement.
"Le week-end a bien fonctionné, on a eu pas mal de clients", assure Charles Lucas. "Je pense qu’après le confinement, les gens ont eu envie de ressortir, de redécouvrir les plaisirs de la restauration. Malheureusement on aussi ouvert des jours de semaine, c’était beaucoup plus calme. Le fait que l’activité économique soit au ralenti, cela empêche les gens de venir manger au restaurant, parce qu’ils sont en télétravail ou qu’ils doivent garder leurs enfants. Quand l’école et l’activité économique vont reprendre, on aura certainement plus de monde en semaine", espère le restaurateur.
Ce dernier explique également que les mesures de sécurité sanitaire freinent la venue de certains clients. La reprise "passera par un assouplissement des mesures de sécurité. On a pas mal de clients réticents au port du masque, on doit avoir un système de carte systématisée qui ne pousse pas à la consommation, certains ne savent pas utiliser les QR codes ou les liens internet, ce n’est pas évident", continue Charles Lucas.
Le restaurateur espère que la crise sanitaire et les restrictions aérienne boosteront le tourisme local, et pousseront les Réunionnais à relancer l’économie péi.
"Cet hiver austral sera bénéfique pour nous puisque cette année vu la réduction du trafic aérien, beaucoup seront réticents à voyager. Je compte beaucoup sur le tourisme local, je compte sur les gens qui habitent à La Réunion pour encourager l’économie et consommer local", conclut le restaurateur.