Le Conseil national de la protection de la nature devrait rendre un avis défavorable sur la nouvelle route du Littoral. Si l’avis n’est que consultatif, selon sa teneur, il pourrait retarder le début des travaux.
Le Conseil national de la protection de la nature (CNPN) devrait rendre son rapport sur la nouvelle route du Littoral dans quelques jours. Mais selon certaines indiscrétions, l’avis du CNPN devrait être négatif, reste à savoir sur quel(s) point(s).
Déjà en 2011, l’Autorité environnementale avait émis un avis défavorable sur ce nouveau tracé entre Saint-Denis et la Possession. Le projet prévoit l’extraction de matériaux dans des carrières à la Possession et à Saint-Paul pour ensuite les remettre dans l’eau pour les premières fondations de cet nouvel axe routier. L’Autorité environnementale estime qu’il y aurait mis en danger de l’éco-sytème, notamment marin.
Mais la Région a assuré que les premiers travaux de la nouvelle route du Littoral commenceront en novembre 2013. Le budget est fixé à 1,6 milliards d’euros et le calendrier et les appels d’offres aux entreprises locales ne devraient plus tarder à être lancés.
Dominique Fournel - vice-président du Conseil régional en charge du projet de la nouvelle route du Littoral -, estime qu’il n’y a pas d’inquiétudes réelles à avoir sur l’avis que doit rendre très prochainement le Conseil national de la protection de la nature. Il avoue, néanmoins, que la Région pourrait revoir sa position si vraiment il y a des risques de voir des espèces disparaître avec les travaux. Si tel est le cas, le projet pourrait alors être repoussé pour laisser place à de nouvelles études.
Du côté d’Europe Ecologie les Verts, ils n’ont jamais manqué l’occasion de montrer leur opposition à ce projet de nouvelle route du Littoral. Jean-Pierre Marchau - membre d’EELV - pense que ce nouvel axe routier ne se fera pas tout simplement.
Le tracé de la route du Littoral avec ses deux digues et un viaduc suscite l’inquiétude des écologistes. L’Autorité environnemental avait également émis un avis défavorable en ce sens. Si la première digue d’1,5 km pourrait avoir un impact environnemental moindre, la deuxième de 5 km avec des matériaux étrangers dans la mer pourrait avoir des conséquences irrémédiables sur l’éco-système. L’Autorité environnementale avait alors émis la proposition d’un échangeur pour raccourcir la longueur de cette deuxième digue. Mais la Région ne voulait pas revenir sur le tracé initial, estimant que l’intégration d’un échangeur viendrait allonger la note.
L’avis du CNPN n’est pas le seul élément préoccupant. L’utilisation des carrières pourrait également poser problème. En effet, Saint-Paul et la Possession doivent autoriser l’exploitation de ces mines. La mairie de Saint-Paul est d’ores et déjà opposée à ce projet et celle de la Possession devrait être plus favorable. Seul le préfet peut obliger les communes à autoriser l’exploitation des carrières.
En effet, si le préfet place les carrières en Projet d’Intérêt Général, elles pourront alors être exploitées. Mais le processus est long et la préfecture ne s’est pas encore prononcée sur l’utilisation des carrières pour en extraire les matériaux nécessaires pour les travaux de la nouvelle route du Littoral.
Des inquiétudes qui pourraient retarder le début des travaux et donc la livraison de la route du Littoral.