A compter de ce lundi, les prix de 60 produits connaîtront une baisse dans les grandes surfaces. Parmi ces produits dits "solidaires" figurent des confitures, des jus de fruits, des nectars, des desserts. La diminution des prix de ces articles ne concernera pas les petits bazards et les marchés, ce qui révolte les agriculteurs. Ces maraîchers et planteurs demandent que l’aide débloquée par le Département pour financer ce dispositif ne profite pas qu’aux professionnels de la grande distribution.
Une vingtaine de produits mentionnés sur la liste des produits solidaires (cf Linfo.re : La liste des 60 produits solidaires) sont des fruits ou légumes. Dès lundi 12 mars, leurs prix seront revus à la baisse dans les grandes surfaces de l’île. Une baisse de 20% en moyenne, financée par le Conseil Général (cf Linfo.re : Vie chère : les mesures du Conseil Général), qui s’inscrit dans le cadre du dispositif de lutte contre la vie chère.
Problème : la baisse des prix ne s’appliquera que dans les grandes surfaces. Autrement dit, les consommateurs devront acheter leurs légumes et leurs fruits au prix fort lorsqu’ils se rendront au marché ou dans les petits bazards de proximité. Cette situation, les agriculteurs la dénoncent. Les maraîchers redoutent une chute de leur chiffre d’affaires. Déjà confrontés à la sécheresse, ils s’inquiètent de devoir réduire encore leurs marges.
Ce vendredi matin, le Président de la Chambre d’Agriculture s’est rendu au marché des Camélias à Saint-Denis, afin de rencontrer plusieurs maraîchers qui se sentent véritablement lésés. Interrogé pour Antenne Réunion, Jean-Yves Minatchy a rappelé que 86% du volume total de fruits et légumes à la Réunion est issu du travail de 2500 maraîchers ou planteurs locaux.
Par la voix de leur porte-parole Jean-Yves Minatchy, les petits producteurs demandent que 70% de l’enveloppe visant à financer la baisse des prix des produits solidaires leur soit versé, afin qu’ils puissent baisser leurs prix sur les marchés forains. Le Président de la chambre consulaire a demandé une entrevue avec Nassimah Dindar. Il souhaite lui exposer les inquiétudes des agriculteurs et discuter des mesures à mettre en place pour protéger ces professionnels.