La CGPER est inquiète : que devient la filière canne si l’aide de 38 millions euros dont 28 pour La Réunion n’est pas reconduite l’année prochaine ? Ils veulent une réponse dès maintenant puisque le travail pour la campagne 2020 a déjà débuté. les propos d’Emmanuel Macron ne les rassurent pas, même si ce dernier souhaite reconduire cette aide.
Les visages sont fermés, et expriment de l’inquiétude. Celle de voir les revenus des planteurs baisser de 28 millions d’euros dès l’année prochaine… La Confédération générale des planteurs et des éleveurs de La Réunion (CGPER) demande aujourd’hui à l’État de respecter ses engagements au moins jusqu’a la fin de la convention canne actuellement en vigueur. Une motion est déposée en sous-préfecture
"Je ne vois pas pourquoi l’État traîne pour dire qu’il va accompagner comme prévu jusqu’à 2021 et après ça sera la nouvelle convention canne. Ça met en inquiétude tout le monde, c’est pourquoi nous avons décidé ce matin de déposer la motion et d’expliquer à nos camarades planteurs", lance Jean Bernard Maratchia, président de la CGPER.
Pour ce planteur, cette menace pèse depuis plusieurs années, et il faut impérativement anticiper la disparition de cette aide publique.
Berby, planteur dans l’Ouest d’expliquer : "Depuis que l’État l’a mis en place les 28 millions d’euros pour La Réunion, vous devez anticiper cette finition des 28 millions d’euros et trouver d’autres alternatives pour compenser."
On ne peut pas anticiper selon la CGPER. Pour son président, les planteurs doivent connaître dès maintenant à combien sera payée la tonne de cannes en juillet 2020. En effet, selon eux, la campagne de l’année prochaine se prépare dès maintenant.
"Dès que l’on coupe la canne, pour avoir une récolte convenable l’année d’après, 15 jours après on doit fertiliser nos cannes et faire prélever pour pas être ennuyé avec les mauvaises herbes. Il faut prévoir et commander tout ça. Pour l’engrais, on ne va pas avoir de suite chez le fournisseur, il faut passer commande avant", poursuit Bernard Maratchia.
Quant aux propos d’Emmanuel Macron, refusant de faire des économies sur les Outre-mer, ils ne rassurent pour l’instant pas les planteurs qui attendent de voir cette aide inscrite au budget.