Depuis 2016, une société réunionnaise basée à Saint-Paul fabrique des drones péi. Dépourvus de pilote, ils peuvent parcourir jusqu’à 200 km. Les premières commandes pourraient arriver d’ici quelques mois.
Une entreprise réunionnaise basée à Cambaie fabrique des drones d’un type particulier. Catapulté à 90 km/h, cet avion d’une envergure de 1,5m peut voler sur 200 km et atterrir quasiment sans aucune intervention humaine.
Les composants des drones sont étrangers, mais la conception est 100% française. Le fuselage est réalisé à partir de tissus de verre.
"Il faut imbiber de résine le tissu, puis il va prendre la forme du moule. Ensuite nous le travaillerons pour qu’il n’y ait plus de bull. La pièce va ensuite au four pendant une douzaine d’heures minimum. Au moment du démoulage on vérifie qu’il n’y a pas de soucis", explique Jean-François Hoareau, technicien-opérateur.
Des drones de surveillance
Au total, 14 prototypes ont été produits depuis 2016. Encore en phase de recherche et développement ces avions pourraient avoir dans le futur des applications très étendues, allant du civil au militaire.
"Majoritairement ils seront utilisés pour de la surveillance maritime. Nous pensons que pour notre avion c’est le marché premier. Mais avec un drone il est possible de livrer des colis, transporter des médicaments. On nous a aussi demandé de faire des applications scientifiques", indique Vincent Quélo, responsable des systèmes embarqués.
Pour se démarquer, l’entreprise mise notamment sur des ailes jointes, assez particulières, dites rhomboïdes. Plus légères, elles permettent de réduire la consommation d’énergie de près de 30%. pour prouver leur efficacité la société multiplie les vols d’essais dans l’ouest de La Réunion.
"Le fait d’être dans un environnement où, il fait relativement beau et chaud c’est pratique pour les essais. On est dans où il y a très peu de trafic aérien et maritime. Cela nous facilite la tâche pour avoir les autorisations de vols", explique François Varigas, Président de la société Fly-R.
Le coût d’un appareil reste secret, mais 4 millions d’euros ont déjà été investis dans la recherche. L’entreprise espère un retour sur investissement, les premières livraisons pourraient arriver d’ici quelques mois.