C’est une demande de Bruno Lemaire, ministre de l’Économie, qui fait réagir. En effet, selon le ministre, les entreprises devraient augmenter les salaires de leurs employés pour palier à l’inflation. Ici, les organisations patronales et syndicales estiment, elles, que c’est plutôt à l’Etat de faire un effort.
Formulée par le ministre de l’Économie Bruno Lemaire, la demande d’augmentation du salaire des employés par les entreprises elles-mêmes, fait réagir.
À La Réunion, l’annonce de ce souhait du ministre ne plaît pas à tous, comme l’explique certains riverains : "C’est une forme de cercle vicieux, confie un homme, parce qu’on ne peut pas dire au patron de prendre dans sa poche et d’augmenter le salarié sans qu’ils s’y retrouvent, personne ne travaille pour rien". Un autre explique : "C’est plus à l’État de faire un effort, simplement en diminuant les charges des entreprises, comme ça l’employeur pourra augmenter le salaire sans trop de difficultés".
Après les périodes de fortes inflations, les confédérations et les syndicats d’entreprises demandent plus de considération de la part du gouvernement : "Ce n’est vraiment pas sérieux, explique Pierrick Ollivier, secrétaire confédéral CGTR, le gouvernement se remet complètement au patronat pour gérer la question des salaires alors qu’on connaît les difficultés qu’il y a dans les entreprises. C’est vraiment de la responsabilité du gouvernement d’agir sur la question salariale et notamment sur le SMIC".
Didier Fauchard, président du MEDEF, rajoute : "Comment voulez-vous qu’on augmente les salaires alors que la plupart des entreprises ont déjà renier sur leurs marges, ils n’ont pas redémarré leurs activités. Aujourd’hui, les perspectives de développement sont très limitées".
Selon Gérard Lebon, président de la CPME, cette demande reviendrait à handicaper les entreprises : "Si vous augmentez les salaires, vous baissez la rentabilité de l’entreprise, vous handicapez l’entreprise dans sa capacité à investir".
Augmentant d’un peu moins de 3% au mois de mai, le SMIC n’est pas satisfaisant pour certains syndicats, la CGTR réclamant même un SMIC d’une hauteur minimum de 2000 euros brut.
Patrick Rivière.