Un rapport interministériel sur l’incendie du Parc national de La Réunion survenu en octobre 2011 dénonce le manque de moyens et la "rusticité" des services de secours.
Le ministère de l’Agriculture a publié "le rapport de la mission d’appui à la suite des incendies de forêt sur l’île de la Réunion". Ce document de 82 pages, achevé en mars 2012, a été "rédigé conjointement par le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) du ministère de l’Agriculture, le Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) du ministère de l’Ecologie, et l’Inspection générale du ministère de l’Outre-mer".
Ce rapport préconise de confier au préfet "la refonte du plan départemental incendie. Il dénonce aussi le manque de moyens et la "rusticité" des services de secours".
Il est accompagné d’un rapport complémentaire d’une quinzaine de pages intitulé "Reconstitution de la forêt des Hauts de l’ouest et valorisation des bois brûlés suite à l’incendie du Maïdo en 2011" .Ce second document, datant de janvier 2012, a été rédigé par le CGAAER.
Ces deux rapports reviennent sur les incendies "très probablement volontaires" qui, en octobre 2011, ont ravagé plus de 2500 hectares dans le massif forestier du Maïdo, classé au patrimoine mondial par l’Unesco.
Confier le dossier au préfet
Concernant les dispositifs de prévention et de lutte contre les incendies, "la mission porte un regard critique sur les moyens dont dispose l’île. Elle préconise en particulier une refonte du plan départemental de protection de la forêt contre les incendies (PDPFCI) qui serait confiée à "un service proche du préfet", quitte à modifier la réglementation en vigueur. Idéalement, le rôle des communes se limiterait à l’élaboration de plans communaux de sauvegarde (PCS) intégrant le risque d’incendie".
La mission suggère également "une évolution de la partie réglementaire du code forestier pour donner au préfet la possibilité d’approuver un tel plan sans pour autant inscrire la Réunion dans la liste [des] départements soumis à un risque élevé d’incendies de forêt." La mission se montre en effet "réservée sur le bénéfice pratique" d’un tel classement qui n’aurait qu’"une portée symbolique".
Besoin de moyens de lutte appropriés
La mission a constaté que "le dispositif de détection des feux naissants et d’alerte des moyens de lutte (…) sont perfectibles"soulignant qu’"il est surprenant que l’alerte n’ait pu être donnée plus rapidement" et évoquant "la rusticité du centre opérationnel du service d’incendie et de secours (Codis)".
Ce rapport préconise donc de "réactiver" les tours de guet et de recourir à la surveillance aérienne et à des patrouilles motorisées lors des périodes les plus risquées. Le tout devrait être coordonné "par un Codis modernisé et disposant des moyens de communication adaptés".
Source : Actu-Environnement