Parlementaires et maires de l’Ouest ont adressé une lettre au président de la République Nicolas Sarkozy concernant l’incendie qui ravage actuellement les hauts de l’île. Le parc National est touché en plein coeur par ce feu qui a déjà détruit 2700 hectares de forêt.
Pas moins de dix maires de différentes communes de l’Ouest ainsi que le sénateur Michel Vergoz, ont pris l’initiative d’interpeller le président de la République sur l’incendie qui touche actuellement le massif des hauts de l’Ouest. Huguette Bello, députée maire de Saint-Paul, Patrick Lebreton député maire de Saint-Joseph, Jean-Claude Fruteau, député maire de Saint-Benoît, Roland Robert, maire de la Possession, Jean-Yves Langenier, maire du Port, Roland Ramakistin, maire de Trois Bassins, Thierry Robert, maire de Saint-Leu, Michel Dennemont, maire des Avirons, Jean-Claude Lacouture, maire de l’Etang-Salé, Claude Hoarau, maire de Saint-Louis, ainsi que le sénateur Michel Vergoz ont envoyé un courrier commun à l’Elysée.
D’une seule et même voix, les élus réunionnais ont souligné que le "scénario tant redouté" s’était produit, les flammes ayant traversé la route forestière et menacé des habitations. Soulignant que "le bilan écologique est d’ores et déjà désastreux", les élus expliquent que "onze espèces végétales endémique de la Réunion sont menacées ainsi que l’habitat de nombreux oiseaux rares comme les pétrels de Barau a été détruit".
Les personnalités politiques réunionnaises s’interrogent sur les moyens déployés par l’Etat pour combattre à cet incendie. "Face à l’ampleur de ce sinistre, nous nous interrogeons plus que jamais sur le niveau du dispositif aérien déployé. Huit hélicoptères, dont seulement quatre bombardiers d’eau, opèrent actuellement sur la zone. (...) La comparaison avec le scénario de l’année dernière est inévitable. L’intervention décisive de l’avion bombardier Dash 8 qui, en seulement cinq rotations, avaient permis de maîtriser et de stopper l’incendie du Maïdo, est dans tous les esprits.",
Alors que le sinistre concerne déjà une superficie trois fois plus étendue qu’en octobre 2010 sur la même zone d’intervention, le recours au Dash 8 n’est toujours pas envisagé, note les élus. "L’incompréhension est de plus en plus forte au sein de la population réunionnaise. En effet, elle s’interroge sur les raisons véritables qui font que le recours au Dash 8 (...)". La mise sous contrôle totale du sinistre n’étant pas prévue pour les prochains jours selon les hommes engagés sur le terrain, "nous ne devons plus prendre aucun risque et nous trouver à la merci de la moindre variation météorologique", affirment les élus.
Enfin, pour conclure, ils interpellent directement le chef de l’Etat pour qu’il intervienne en faveur de moyens aériens supplémentaires. "Ne pouvant nous résigner à voir ainsi brûler un site qui fait la fierté de tous les Réunionnais, un site qui est un cœur du parc national de la Réunion et que l’Unesco a classé parmi le patrimoine mondial de l’Humanité, nous faisons solennellement appel à vous afin que soient mobilisés des moyens de lutte aériens adaptés à l’ampleur de la catastrophe et qui pourraient par ailleurs desservir la région de l’Océan Indien."
L’association des maires du département de la Réunion (AMDR) s’associe dans un communiqué à cette lettre pour réclamer des moyens aériens supplémentaires.