Face à un pouvoir d’achat en baisse et des dépenses plus lourdes, certaines familles asphyxiées par la cherté de la vie doivent faire leurs courses dans les poubelles des grandes surfaces pour pouvoir s’en sortir.
On les appelle les glaneurs. Derrière ce mot, des hommes, des femmes, chômeurs, retraités, handicapés, travailleurs pauvres, pour qui les fins de mois sont plus que difficiles et la vie un combat quotidien. En effet, 51% des Réunionnais peinent à finir leur mois selon un sondage exclusif réalisé par l’institut IPSOS pour Antenne Réunion et Linfo.re (Sur un échantillon de 300 interviewés représentatif des Réunionnais de 18 ans et plus).
Plongées dans une précarité extrême, certaines personnes doivent constamment se serrer la ceinture et mesurer chaque dépense.
Sophie, 35 ans, fait partie de cette catégorie. La mère de famille sans emploi fouille régulièrement dans les poubelles des grandes surfaces de son quartier pour remplir son frigo et subvenir à ses besoins.
Trois des enfants de Sophie ont été placés par les services sociaux compte tenu des problèmes financiers de leur mère. Ces denrées alimentaires que la Réunionnaise glane dans les poubelles de plusieurs hypermarchés du chef-lieu lui permettent de nourrir son petit garçon de trois ans qui vit avec elle.
Le cas de Sophie n’est pas isolé. Comme elle, plusieurs personnes ont aujourd’hui recours à ce système D pour garder la tête hors de l’eau.
De la viande, des gâteaux, du lait : tous les produits jetés dont les emballages ne sont pas abîmés sont récupérés par les glaneurs. Pour la plupart de ces familles, faire ses courses dans les poubelles est devenu une nécessité pour survivre.