S’il est un rituel plein de sens pour les anciens combattants c’est bien celui du dépôt de gerbe au monument aux morts pour la France. Ils sont réunis pour ce défilé du 14 juillet et le moment est d’importance.
"Je pense surtout à mes camarades, mais aussi à toutes les personnes qui ont servi et laissé leur vie pour la patrie" explique Robert Hoareau.
Les anciens combattants d’Afrique du Nord se mettent en ordre. Robert est parmi eux. A 20 ans il est parti en Algérie pendant deux années. La mission de son régiment d’artillerie : sécuriser la frontière avec la Tunisie. Il se souvient de combats presque incessants : la vie d’alors est pleine de souffrances. "On n’était pas des surhommes... On était obligés... On marche ou on crève, c’est la devise du légionnaire... Mais pour tous les militaires c’était exactement pareil, soit on allait, soit.... Il n’y avait pas le choix, on était obligés".
A 69 ans et malgré une hanche douloureuse Robert participe à son sixième défilé. Pour lui c’est une grande fierté et surtout un devoir de mémoire : "il ne faut pas qu’on nous oublie ; nous on n’oublie pas les morts, mais il ne faut pas que la population nous oublie non plus".
Aujourd’hui Robert et les autres vivent avec leurs médailles et leurs souvenirs. Des souvenirs d’une jeunesse particulière passée en pleine guerre d’Algérie. Une jeunesse bien différente en tous cas que celle des enfants du 21ème siècle.