Le chorégraphe israélien, Hillel Kogan, est à La Réunion. L’artiste présente pendant 3 jours aux Réunionnais son spectacle de danse intitulé "We love Arabs".
"We love Arabs" le spectacle de danse contemporaine du chorégraphe israélien, Hillel Kogan, a fait le tour du monde.
L’artiste est à La Réunion et pendant 3 jours, il présente son spectacle.
Ce vendredi soir, la deuxième représentation se joue dans la salle Gramoun Lélé à Saint-Benoît.
Le spectacle a été créé en 2013. Il revient sur l’histoire d’un chorégraphe israélien qui a besoin d’un danseur arabe pour créer une pièce porteuse d’un message de paix.
Hier, Hillel Kogan donnait une représentation de son spectacle au Séchoir à Saint-Leu. Pour sa première représentation à La Réunion, le chorégraphe trouve que le public réunionnais a été très chaleureux et compréhensif.
"C’était bien comme en Israël et partout dans le monde. La pièce à un grand succès, je pense que beaucoup de gens comprennent le message que la pièce porte."
Le rapport entre les juifs et les arabes a une résonance universelle même à La Réunion, pour Hillel Kogan nous sommes tous concernés.
"Le rapport entre juifs et arabes dans cette pièce est une métaphore, un exemple d’un rapport universel entre 2 éthnicités qui existent dans toutes les sociétés. Les relations de pouvoirs entre majorité et minorité ethniques."
Il ajoute : "Le cas d’Israël n’est pas particulier et cette pièce utilise la relation de chorégraphe et danseur pour parler de cette relation de pouvoir, des préjugés, du racisme et des stéréotypes."
Dans le spectacle d’Hillel Kogan il est possible de percevoir l’humour avec lequel il traite des sujets assez sérieux.
Dans sa pièce avec Adi Boutrous, le chorégraphe a une volonté de rompre avec les clichés sur un ton ironique. Par exemple, à un moment donné, il se recouvre le visage de houmous.
"Oui, le houmous n’est pas juste un plat. C’est un symbole d’identité approprié par la culture israélienne et par la majorité juive en Israël. Parfois on l’oublie que c’est une appropriation de symbole."
Il ajoute : "Je pense que dans beaucoup de culture il y a cette appropriation des symboles des autres éthnicités sans reconnaissance, sans respect, sans vraie invitation à la coexistence. À la participation de créer une nouvelle culture."
La Satire, la dérision est un des meilleurs moyens et un moyens différents des autres selon Hillel Kogan d’aborder les sujets sensibles, comme le racisme, la haine ou encore la guerre.
"Il y a beaucoup de moyen de traiter le sujet du conflit. Normalement, ce sujet est traité d’une façon très émotionnelle, mélancolique, violente. Je pense qu’avec l’humour on peut avoir un peu de distance et on peut voir des choses qu’on ne voit pas quand on est trop mélancolique et trop fâché."
Transmettre un message de paix au travers de la danse est un but que le chorégraphe tente d’atteindre surtout au travers de son spectacle.
"C’est une question que je me pose aussi dans la pièce. J’attaque avec farce et satire, c’est une parodie, je n’ai pas cette réponse, la pièce demande vraiment ça. Comment est-ce que la danse peut vraiment créer une conversation de coexistence ?"
Il ajoute : "La danse normalement est une langue très abstraite, très esthétique, il n’y a pas de texte. Alors comment le corps pourrait-il amener ces messages ? C’est aussi une question qui est posée dans la pièce mais sans réponse."
Le conflit israélo-palestinien est un sujet régulièrement à la Une de l’actualité. Donald Trump se dit finalement pour une solution à deux États, mais selon Hillel Kogan le mal est plus profond et cette reconnaissance aura surement du mal à faire évoluer les choses.
Hillel Kogan conclut finalement : "Je ne suis pas politicien et il faut laisser ce travail aux politiciens et au peuple. Malheureusement je sens qu’en Israël, dans mon pays, il n’y a pas une majorité qui est prête à faire des concessions, ils préfèrent le pouvoir. Il y a beaucoup de peur et de préjugés et des pièges avant qu’une solution de paix arrive."
"We love arabs" de Hillel Kogan, se joue ce soir à Saint-Benoît dans la salle Gramoun Lélé et demain soir au Théâtre de Champ Fleuri.