Bataille autour du poulet à La Réunion. Le conflit oppose Patrick Leveneur, à la tête d’Avipole, à Cédric Duchemann, patron de la coopérative des fermiers du sud. Ils se disputent la gestion de l’abattoir de volailles de L’Étang-Salé. Une nouvelle plainte a été déposée par Avi-pôle.
La guerre du poulet à La Réunion s’éternise. D’un côté, le modèle familial de la coopérative Avi-Pole, de l’autre Cédric Duchemann qui favorise le modèle industriel des fermiers du sud. Les tensions se cristallisent autour de l’abattoir Evollys et sa gestion. Avi-pôle déplore le manque d’équité au niveau du pilotage de l’abattoir.
"On ne peut pas attribuer à un privé, un abattoir dans lequel il n’a pas mis un sou. La personne qui planifie à l’abattoir fait partie du groupement des fermiers du sud. En 3 ans on a perdu en volume de coq et de pintade", explique Patrick Leveneur, président de la coopérative Avi-pôle.
Avi-pôle souhaite que la gouvernance de l’abattoir soit répartie équitablement entre les fermiers du sud, l’Urcoopa et Avi-pôle. Un an après la plainte déposée au procureur et une manifestation devant l’abattoir, une nouvelle plainte au juge d’instruction vient d’être déposée. Elle offre plus de marge de manœuvre.
"On parle de faits graves, de corruption, de détournement de fonds publics et d’abus de bien social. On veut qu’une instruction soit réellement lancée et que toutes les personnes concernées soient auditionnées. Ce qu’on veut obtenir à terme, c’est un procès", indique Olivier Geral, avocat au barreau de Paris.
Une plainte déposée alors que Cédric Duchemann pourrait racheter 50% des murs de l’abattoir d’ici fin 2024. Contacté, ce dernier n’a pas souhaité s’exprimer pour le moment. Il devrait communiquer dans quelques jours.