Entouré des acteurs économiques réunionnais, le Préfet de la Réunion a annoncé ce matin la mise en place d’une cellule de crise pour faire face aux conséquences de la grève du personnel de la Séchilienne-Sidec. Bien que les grévistes soient réquisitionnés, certains restent introuvables et la situation est critique sur le réseau électrique de la Réunion puisque 100 000 foyers sont actuellement privés d’électricité.
Depuis hier 22 heures, les deux usines des centrales thermiques du Gol et de Bois Rpuge ont cessé de produire de l’électricité en raison du mouvement de grève des salariés de la Séchilienne-Sidec. Le Préfet a donc immédiatement décidé de réquisitionner les agents indispensables pour assurer le fonctionnement de ces deux usines qui assurent près de 60% de la production électrique sur le département.
Absents de leur domicile, de nombreux grévistes se sont soustraits à la notification de réquisition délivrée comme il se doit par les forces de l’ordre. Le préfet Michel Lalande a donc insisté sur le fait que le refus d’exécuter les réquisitions constitue un délit.
Le plan "électro secours" destiné à assurer la satisfaction des besoins vitaux (hôpitaux pour l’essentiel) a également été mis en place par EDF, à la demande du premier représentant de l’Etat sur l’île. A ses côtés, les présidents de trois chambres consulaires n’ont pas manqué de souligner les "conséquences dramatiques de cette grève" dans de nombreux secteurs.
Pour le président de la Chambre des métiers et de l’Artisanat - Bernard Picardo -, ce mouvement social frappe directement les entrepreneurs : bouchers, pâtissiers, glaciers... Sans électricité, les pertes économiques risquent d’être élevées pour ces professionnels.
De son côté, Jean-Yves Minatchy - président de la chambre d’Agriculture - tire également la sonnette d’alarme en précisant que "tous les producteurs sont directement menacés par ces coupures d’électricité". Agriculteurs, maraîchers, éleveurs, producteurs de lait... Personne n’est épargné. Et pour Ie président de la CCIR (Chambre de Commerce et d’Industrie de la Réunion) - Ibrahim Patel -, le bilan dressé est tout aussi alarmant.
De nombreux délestages sont toujours d’actualité en raison de la perte de près de la moitié des moyens de production disponibles.