Représentant du syndicat SGP Police FO, Gilles Clain est l’invité du 12h30 d’Antenne Réunion. Comme plusieurs syndicats, il appelle à la fermeture des commissariats pour protester contre le "mutisme" du gouvernement.
Gilles Clain explique que les problématiques sont les mêmes à La Réunion que dans l’Hexagone.
“Il n’y a qu’un seul mot d’ordre, c’est la tolérance zéro : envers nos dirigeants, face au mépris affiché de notre gouvernement. La tolérance zéro face à ce manque total de considération et de reconnaissance envers les gardiens de la paix, des policiers. Nous appelons tous les fonctionnaires de police à une journée nationale de service minimum pour ne répondre qu’aux urgences pour lesquelles les gens sollicitent la police. Nous n’acceptons pas cette situation.”
"On ne veut pas une prime mais 300 euros supplémentaires"
Mardi en Métropole, les syndicats policiers ont rencontré le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner. Une proposition a été faite : une prime de 300 euros sera versée aux policiers et gendarmes mobilisés lors de la crise des Gilets jaunes. Le représentant du syndicat SGP Police FO donne son point de vue.
“On ne veut pas 300 euros de prime, mais 300 euros supplémentaire par mois. Nous voulons des conditions de travail dignes, nous voulons travailler dans des commissariats décents. On veut un cycle de travail adapté. Notre organisation syndicale estime qu’uniquement à La Réunion, nos collègues ont fait entre 7 et 10 000 heures supplémentaires depuis la manifestation des Gilets jaunes. Quand et comment cela sera restitué et attribué et quelle sera la reconnaissance locale et nationale.”
“25 millions d’heures supplémentaires qui ne sont pas payées"
Et de préciser la situation au niveau national : “25 millions d’heures supplémentaires qui ne sont pas payées. Aucun travailleur du privé n’accepterait de travailler et de ne jamais être payé. Concernant le travail de nuit, il est payé 97 centimes d’euros de plus, c’est indécent.”
“On devient policier pour protéger les gens et la République. Que fait cette dernière pour les policiers ? Aujourd’hui, rien.”
Les forces de l’ordre parle d’un acte I. Gilles Clain explique de quoi il s’agit. “Cet après-midi nous avons un nouveau rendez-vous avec le ministre de l’Intérieur en intersyndicale. Si jusqu’au 11 janvier, nous ne trouvons pas de proposition valable, il y aura un acte II, III, etc. jusqu’à ce que le président de la République reconnaisse la difficulté et la dangerosité de notre métier. Et nous mettrons si nécessaire 20 000 policiers dans la rue.”