L’hymne national malgache a retentit hier soir sur le Barachois, et c’est une école de musique originaire de Diégo Suarez qui donne le "la". Face à eux près de 6000 spectateurs venus célébrer le 49ème anniversaire de l’indépendance malgache, une fête désormais inscrite au calendrier réunionnais.
Pour la 8ème année consécutive, artistes malgaches et réunionnais se réunis à Saint-Denis. Cette année, cette fête nationale a un écho jusqu’à Washington puisque le président Obama a adressé un message au peuple malgache : "nous avons reçu aujourd’hui le message du président américain qui nous a souhaité une bonne fête nationale, mais également que très rapidement les malgaches puissent à nouveau célébrer non seulement leur indépendance, mais aussi leur démocratie" explique ce participant.
Une démocratie malmenée notamment depuis le début de l’année. Sur la Grande Ile le climat politique est d’ailleurs toujours très tendu. A 73 ans, Victor a vu passer nombre d’événements historiques, et pour lui ce soir les dissensions politiques ne sont plus dans les esprits "la politique est déjà finie ; on cherche à aller de l’avant plutôt que de regarder en arrière ; on pense à l’avenir". Un sentiment partagé par de nombreux participants "nous sommes très fiers, malgré les problème politiques... On est là pour avancer, à Madagascar comme à la Réunion". Cette réunionnaise, elle, se sent solidaire "j’étais à Fort Dauphin il n’y a pas longtemps, alors pour moi c’est comme un hommage pour eux".
La fête s’est poursuivie jusque tard dans la nuit, non sans un hommage à rendu... Au roir de la pop.
Sur la grande Ile, les partisans d’Andry Rajoelina et de Marc Ravalomanana ont célébré séparément l’anniversaire de l’indépendance. Une bombe artisanale a explosé à quelques centaines de mètres du stade où se déroulait la cérémonie des partisans TGV. Alors que sous la direction d’Andry Rajoelina la "Haute Autorité de Transition" (HAT) peine à concrétiser les attentes de la population -quand elle n’utilise pas les mêmes méthodes que le régime précédent- Marc Ravalomanana et ses partisans (le parti TIM) semblent s’affaiblir et ne plus être en mesure de peser sur les débats. Entre légitimistes (TGV) et légalistes (TIM) en peine de reconnaissance tant sur les scènes internationale comme nationale, la porte est désormais ouverte pour de nouveaux prétendants.