A l’occasion de la journée de la femme, l’Insee publie les résultats de son enquête sur la parité entre les deux sexes. De cette étude, il ressort que le plafond de verre est peu appliqué à la Réunion. L’île enregistre en effet le plus faible écart de salaire entre hommes et femmes (0,5%). Parmi les discriminations relevées, on note que les catégories socioprofessionnelles les plus élevées et certains secteurs économiques restent peu voire pas du tout accessibles aux femmes.
La journée du 8 mars est l’occasion de faire le point sur la situation des femmes dans le domaine de l’emploi. En 2010, l’institut de statistiques INSEE comptabilisait 338 900 actifs (de 15 à 64 ans) dont 46 % sont des femmes. La Réunion montre l’exemple en matière d’écart de salaire entre les femmes et les hommes puisqu’une femme perçoit en moyenne un salaire horaire brut moyen équivalent à 99,5% de celui d’un homme. La Région Réunion est donc celle où les écarts de salaire horaire selon les sexes sont les plus faibles. En France métropolitaine, il faut savoir que cet écart s’élève à hauteur de 19,7%. Toutefois, l’INSEE stipule que les catégories socioprofessionnelles les plus élevées et certains secteurs économiques restent discriminants vis-à-vis des femmes.
Selon cette même enquête, les Réunionnaises ont un taux d’activité faible : 54,7 % des femmes en âge de travailler sont intégrées sur le marché du travail. C’est moins que les Métropolitaines (66,1 % en 2009) et bien en-deçà de leurs homologues masculins (68 %). Le taux d’emploi féminin est également particulièrement faible à La Réunion, puisque moins de quatre femmes sur dix en âge de travailler occupent un emploi.
À peine plus d’une Réunionnaise sur deux travaille ou souhaite travailler. Parmi les 553 000 Réunionnaises et Réunionnais en âge de travailler (de 15 à 64 ans), 61,3 % ont un emploi ou en recherchent un. Ce taux est en très légère progression après avoir stagné depuis le début de la décennie.
La différence provient essentiellement de la faiblesse du taux d’activité des Réunionnaises (54,7 %), ainsi que le rapporte l’Insee. Le comportement des femmes vis à vis du marché du travail évolue lentement. Parallèlement, le taux d’activité des hommes réunionnais se stabilise aux environs de 68 % (74,9 % en métropole en 2009).
À La Réunion, l’entrée sur le marché du travail se fait un peu plus tard chez les jeunes femmes de 15 à 24 ans. Elles ne sont que 25,5 % à être actives contre 36 % en métropole (2009). Lorsqu’elles quittent les bancs de l’école, une partie d’entre elles ne s’oriente pas tout de suite vers la vie active, et c’est entre 25 et 49 ans qu’elles sont les plus actives ; pourtant, à ces âges, 32 % d’entre elles restent encore en dehors du marché du travail. À partir de 55 ans, les taux d’activité des femmes et des hommes baissent très rapidement.
38 % des femmes occupent un emploi. Le taux d’emploi à La Réunion est faible, du fait du taux d’activité peu élevé et d’un taux de chômage important. Seulement 38,2 % des femmes en âge de travailler occupent un emploi, contre 49,1 % des hommes. Même si le taux d’emploi masculin a diminué en 2010, les taux d’emplois masculin et féminin ont progressé de quelques points depuis 2007.
Dans la tranche d’âge 25-29 ans, le taux d’emploi féminin est de 45 %, soit 14 points de moins que celui des hommes. Il augmente légèrement pour atteindre son maximum entre 45 et 49 ans (52,4 %). Le taux d’emploi diminue ensuite.
Les femmes sont plus souvent salariées. En 2010, 85 % des actifs ayant un emploi sont salariés. Parmi les femmes qui travaillent, neuf sur dix sont salariées (huit sur dix parmi les hommes). La part des femmes parmi les salariés est de 48 %.
Le temps partiel est essentiellement féminin. En 2010, le travail à temps partiel concerne un cinquième des actifs ayant un emploi. Comme au niveau national, les femmes sont beaucoup plus concernées, puisque plus de 70 % des travailleurs à temps partiel sont des femmes. Parmi les actives ayant un emploi, 36 % travaillent à temps partiel, contre 12 % des hommes. Les femmes se trouvent plus souvent que les hommes en situation de temps partiel subi et souhaiteraient donc travailler davantage : 22,5 % des actives occupées sont dans cette situation contre 8,5 % parmi les hommes.