Ce après midi, les étudiants de l’Université de la Réunion se sont réunis en assemblée générale pour dénoncer une décision prise par les membres du Conseil d’Administration jeudi 3 mars, en l’occurrence le vote portant sur la suppression des sessions de rattrapage.
Jusqu’à présent, les sessions de rattrapage permettaient aux étudiants de rattraper les lacunes d’un semestre ou d’une session d’examen supplémentaire, placée à la fin du semestre. L’étudiant possédait donc une seconde chance mais jeudi dernier, les membres du Conseil d’Administration de l’Université ont voté pour la suppressions des sessions de rattrapage afin de mettre en place un système de contrôle continu. Plusieurs filières sont concernées par cette mesure applicable dès la rentrée prochaine (2011-2012) : les étudiants en Lettres, Sciences ou Droit ne bénéficieront plus de ces sessions. Seuls les étudiants en médecin ou dans les filières d’ingénieurs pourront bénéficier du système propre au rattrapage.
Cette décision est jugée "brutale et injuste au vu de l’étudiant et de son bien-être à l’université" selon l’Unef (Union National des Etudiants de France). Selon les membres de l’Unef : "c’est tout le côté humain des étudiants qui est outrepassé, ignoré et méprisé par l’Université de la Réunion. Cette décision de supprimer la seconde chance est inadmissible au vu du bon fonctionnement de l’université car elle touche les premiers acteurs de l’université : les étudiants".
Réunis en assemblée générale cet après midi sur le campus universitaire du Moufia à Saint Denis, les étudiants souhaitent mettre en place des mesures concrètes pour dire non à ces suppressions. Un collectif baptisé "Sauvons les sessions de rattrapage" a été créé et une pétition circule pour stopper la décision prise en conseil d’administration.
Cet après midi, une rencontre s’est déroulée entre les étudiants en colère et le vice-président du Conseil des Etudes et de la Vie Universitaire et membre du conseil d’administration, Fabrice Lemaire. Ce face à face n’a pas abouti et un prochain rassemblement est d’ores et déjà prévu par les étudiants.
Du côté des membres du conseil d’administration de l’université de la Réunion, la suppression des sessions de rattrapage au profit du contrôle continu n’est pas une injustice. Bien au contraire, les Universités ayant adopté ce système affichent des taux de réussite en hausse.
Au regard de L’article L613-1 du Code de l’Education, l’Unef affirme que la décision votée lors du conseil d’administration en date du jeudi 3 mars n’a pas lieu d’être et ne peut être appliquée dans les faits. Car selon cet article cité par les étudiants, l’université de la Réunion est dans l’illégalité :« [les aptitudes et l’acquisition des connaissances] doivent être arrêtées dans chaque établissement au plus tard à la fin du premier mois de l’année d’enseignement et elles ne peuvent être modifiées en cours d’année ». L’Unef exige "la mise en place d’une politique travaillée pour la réussite de l’étudiant et non la mise en place d’un système rigoureux pour faire avancer la structure universitaire sans les étudiants !".
Le collectif baptisé "Sauvons les sessions de rattrapage" espère obtenir des milliers de signatures via la pétition qui circule actuellement. Les étudiants en colère sont déterminés pour sauver les sessions de rattrapage et pour obtenir gain de cause, une nouvelle mobilisation est prévue mercredi prochain.