On sait déjà qu’il n’y aura aucune annonce spectaculaire lors de cette journée organisée à Paris en présence du ministre de l’Intérieur et de l’Outre-mer Brice Hortefeux et de la secrétaire d’Etat à l’Outre-mer Marie-Luce Penchard.
Il s’agit d’un "temps d’échange" intervenant "avant le temps de la décision", fin octobre, début novembre, lors du premier conseil interministériel de l’outre-mer présidé en personne par M. Sarkozy, précise le Gouvernement.
Néanmoins, des décisions pourraient intervenir plus vite, le chef de l’Etat devant annoncer début octobre aux élus de Martinique et Guyane la date des référendums sur un éventuel changement de statut de leurs départements, qui devraient être organisés avant la fin de l’année.
Les électeurs martiniquais et guyanais devraient être interrogés sur leur souhait de passer à l’article 74 de la Constitution, dont relèvent les collectivités d’outre-mer (Polynésie par exemple), et qui leur accorde une autonomie encadrée.
Il devrait leur être demandé s’ils souhaitent une collectivité unique pour gérer leurs départements, à la place d’un conseil général et d’un conseil régional. Jeudi, d’autres pistes pourraient être tracées par M. Hortefeux et Mme Penchard, comme la nécessité de donner "une meilleure visibilité" aux expressions culturelles issues des différentes régions de l’outre-mer français.
Au secrétariat d’Etat à l’outre-mer, on se félicite de la participation aux états généraux, malgré le boycott des collectifs ayant mené les conflits aux Antilles et à La Réunion, dont le LKP d’Elie Domota.
En Guadeloupe, environ 4.500 personnes ont participé à une soixantaine de réunions, sur une population d’environ 400.000 personnes.
Le site internet mis en place spécialement par le secrétariat d’Etat a reçu environ 140.000 visites.
Les états généraux, présentés comme "la plus grande consultation jamais réalisée en outre-mer" se sont déroulés dans les quatre DOM (Guadeloupe, Martinique, Guyane et La Réunion), à Mayotte, Saint-Pierre-et-Miquelon, Saint-Martin et en métropole.
Ils viennent de s’achever en Polynésie française où le président Oscar Temaru a dénoncé un "processus de néo-colonisation" tandis que le haut-commissaire, Adolphe Colrat, a évoqué la "confiance retrouvée".
En Guadeloupe, c’est "le renforcement de l’autonomie" de l’archipel qui a été réclamé, l’indépendance immédiate étant écartée unanimement "les conditions étant très loin d’être réunies".
Les élus, comme Victorin Lurel, président PS du conseil régional, ont demandé un moratoire de 18 mois sur ces questions. "Ce n’est pas la peine d’organiser des référendums pour échouer puisque la confiance envers les élus n’est pas là", a dit M. Lurel.
A La Réunion, les principales préoccupations des Réunionnais tournent autour de la fixation des prix des carburants, également sur le prix pratiqués par la Grande distribution. Contrairement aux Antilles, dans l’île il n’y a pas de grande discussion sur le statut de la Réunion. On évoque plus facilement une assemblée unique plutôt qu’une autonomie...
En Martinique, a été réclamée la création d’une collectivité unique aux compétences plus grandes, "pour mieux prendre en compte et régler les difficultés de la vie quotidienne : emploi, transport, logement, services publics".
Des centaines de propositions ont été faites par les états généraux.
En Guyane, l’éducation et la formation ont été placées au rang de "priorités absolues", dans un département où 44% de la population a moins de 20 ans.
Sur le département, quatre grandes orientations ont été dressées ce matin en présence de Nassimah Dindar et Paul Vergès, respectivement présidente du conseil général et président de la région.
Premier objectif : "répondre à la crise et à l’urgence sociale"
Deuxième orientation : "veiller à l’adaptation des futures politiques européennes et des réformes nationales à la situation réunionnaise".
Il s’agit également de "mettre en place une nouvelle étape pour le développement durable de la Réunion à l’horizon 2025" et "veiller aux garanties de ressources pour le développement des modes de gouvernances rénovés".