Antenne Réunion
Il y a 78 ans, en avril 1947, le village de Bois Blanc vivait l’un des drames les plus marquants de son histoire. Les flots déchainés de la ravine faisait 9 victimes. Aujourd’hui, la mémoire reste vive. Des témoins, comme Augusta Martin, rescapée du drame, et spécialistes comme Alain Bertil, nous racontent cette nuit tragique.
"C’est terrible"
"C’était la catastrophe"
Dans la nuit du 8 au 9 avril 1947, la ravine de Bois-Blanc sort de son lit. En quelques instants, les flots déchaînés emportent tout sur leur passage, des maisons et des vies. Bilan : 9 morts.
C’était il y a 78 ans, mais la mémoire, elle, reste vive. Augusta avait 11 ans lorsque le drame a eu lieu. Aujourd’hui elle en a 89, et elle s’en souvient comme si c’était hier. "J’avais une copine, c’est moi qui l’emmenais à l’école, elle s’appelait Céliane, et son frère s’appelait Joseph. L’eau est passée dans la nuit dans la maison, elle est partie. Cette famille est partie, la maman et deux enfants. Pour moi c’est un drame que je n’oublierais jamais. J’avais peur quand je voyais l’eau qui arrive dans la maison, qu’il fallait ouvrir partout pour laisser partir, tout était par terre".
C’est l’effondrement du cratère Nelson, un ancien volcan, qui aurait bouché la ravine. Pour Alain Bertil, passionné de volcanologie, ce phénomène n’appartient peut-être pas qu’au passé et pourrait se reproduire. "Il avait beaucoup plu, et il est probable qu’il y ai eu un embâcle qui s’est formé sur cette ravine, qui a fini par céder et toute l’eau, une quantité très importante, a dévalée la ravine, est sorti de son lit, a traversé le village et a provoqué cet événement. Les scientifiques qu’on a interrogés nous disent « un événement qui s’est produit, géologique, qui se reproduira » , et c’est ce qu’on pense aussi".
"En cas de formation d’embâcle et d’un lac de retenue en recul, un scénario similaire à celui de mars 1974 ne peut être exclu".
En hommage aux disparus, une plaque commémorative gravée de leur nom a été érigée devant la ravine de Bois-Blanc, à l’endroit même où le drame a marqué des mémoires.