Réunis ce mercredi en préfecture, les parlementaires locaux ont fait un point d’étape sur les emplois d’avenir. Cet-après-midi, la question des salaires était au centre des débats.
Une vingtaine de contrats d’avenir a été signée à la Réunion, en l’espace de quelques mois. Les premières conventions ont été actées lors de la visite dans notre département du Ministre des Outre-Mer Victorin Lurel. A Saint-Paul, des contrats d’avenir ont également été signés.
Porté par le gouvernement actuel, le projet des emplois d’avenir est présenté comme une solution pour lutter plus efficacement contre le chômage des jeunes. A la Réunion, comme dans de nombreuses régions de France, le chômage est un véritable fléau. Dans notre département, Pôle Emploi recense 60% des jeunes sans emploi.
C’est justement pour réduire ces chiffres que l’Etat a engagé des moyens et mis en oeuvre le dispositif emplois d’avenir pour répondre à l’urgence et offrir une solution aux jeunes peu ou pas qualifiés qui peinent à s’insérer sur le marché du travail.
Mais aujourd’hui, les premières critiquent commencent à se faire entendre. Les employeurs potentiels affichent leur réticence car ils devront payer 30% des salaires des emplois d’avenir durant les deux premières années de formation.
Evoquant leurs difficultés et le contexte économique compliqué, les employeurs demandent à pouvoir obtenir des aides de la Région pour financer ces emplois d’avenir. Interpellée par les professionnels, la Région Réunion n’a pas encore arrêté son positionnement dans ce dossier.
La députée PS Ericka Bareigts demande aux acteurs de ne pas perdre de vue la priorité qui est de guider les jeunes sans emplois de l’aide vers l’insertion professionnelle.
Dans un communiqué, la Préfecture rappelle que " L’objectif des emplois d’avenir est de proposer des solutions d’emploi et d’ouvrir l’accès à une qualification aux jeunes peu ou pas qualifiés qui ne parviennent pas à trouver le chemin de l’insertion professionnelle."
Les jeunes sans diplôme de 16 à 25 ans en seront les premiers bénéficiaires, en particulier dans les zones urbaines ou rurales les plus marquées par le chômage. 100 000 emplois d’avenir seront créés en 2013 au niveau national, chiffre porté à 150 000 en 2014.
Dès 2013, l’État s’engage à hauteur de 2,3 milliards d’euros pour financer ces emplois. 75 % du montant brut de la rémunération du jeune seront pris en charge pendant une durée de 3 ans.
L’emploi d’avenir sera pour l’essentiel à temps plein, en CDI ou en CDD de 3 ans (ou 1 an renouvelable jusqu’à 3 ans). Pour La Réunion, l’enjeu est important : les jeunes ayant un niveau inférieur au baccalauréat représentent en effet 63 % des 27 919 jeunes inscrits à Pôle emploi.