Chroniqueuse sur D8, Émilie Albertini a cru bien faire, en livrant un éclairage sur la crise requin à La Réunion. Raccourcis, informations erronées... il n’en fallait pas plus pour susciter la colère des Réunionnais.
Les scientifiques de Squal’idées et de Cap Requins étudient encore le comportement des requins au large des côtes réunionnaises afin de déterminer le lien entre leur présence et la recrudescence des attaques à La Réunion ces trois dernières années.
Si à l’échelle locale, la crise requin ne livre, pour l’instant, que très peu d’explications, à l’échelle nationale, la réponse semble être trouvée. L’explication ultime est venue sur la chaîne du câble D8, de la bouche d’Émilie Albertini. Dans l’émission "Est-ce-que ça marche ?", présentée par Ariane Massenet et diffusée le 14 mars. "C’est parce qu’on rejette des carcasses de moutons et de vaches auprès des côtes et donc du coup les requins ils viennent bouffer". Outre le langage utilisé pour évoquer un sujet aussi sensible, les informations fournies dans cette hypothèse sont tout simplement fausses.
Depuis la reprise de l’extrait de l’intervention d’Émilie Albertini par le site Zap.re, la toile locale est secouée par une vague d’indignation. Le soir même, la chroniqueuse a tenu à s’excuser sur son compte Twitter :
@StephaneManant Amis Réunionnais, désolée de vous avoir froissé avec cette histoire de requins ! Je mangerai du cari poulet tte la semaine !!
— Emilie Albertini (@EmilieAlbertini) March 18, 2014
L’ancienne présentatrice de "Nouveau look pour une nouvelle vie" sur M6 récidive. Son mea culpa est perçu comme un nouvel affront par les internautes.
Dans le même temps, une page Facebook - Pour qu’Emilie Albertini - D8 présente ses excuses aux réunionnais - est créée et somme la spécialiste de mode de s’excuser. La communauté compte déjà plus de 3 000 fans.
Dans le dossier de la crise requin, plusieurs pistes ont été avancées pour expliquer la multiplication des attaques. Pêche intensive, ferme aquacole, sédentarisation des squales... entre amalgames et raccourcis à la limite du rationnel, les conclusions d’Émilie Albertini ne trouvent cependant de sens que dans la logique personnelle de la chroniqueuse. Une nouvelle illustration du téléphone arabe qui se joue bien trop souvent entre les instances et médias locaux d’un côté, et les nationaux, à l’autre bout du fil.
L’extrait de l’émission de D8 incriminé :