Coup de tonnerre au coeur de la vie politique française : six semaines après l’arrestation de Dominique Strauss-Kahn, les révélations du New York Times marquent un tournant dans cette affaire. Selon le quotidien américain, l’affaire "est sur le point de s’effondrer, les enquêteurs ayant découvert des lacunes majeures dans la crédibilité" de la présumée victime, Nafissatou Diallo. Le possible effondrement des charges contre DSK provoque une cascade de réactions à gauche, alors que la droite reste bien plus silencieuse. Le Premier ministre François Fillon a toutefois réagi en soulignent qu’il faut "attendre sereinement que la justice américaine fasse son travail".
Encore favori de l’élection présidentielle de 2012 au début du mois de mai, Dominique Strauss-Kahn a vu sa vie basculé le 14 mai 2011. Interpellé à New York pour "agression sexuelle, séquestration et tentative de viol" sur une femme de chambre de l’hôtel Sofitel, DSK a ensuite vécu un véritable cauchemar.
Aujourd’hui, l’affaire DSK a pris une toute nouvelle tournure : alors qu’il était tout simplement hors-jeu pour l’élection présidentielle de 2012, l’ex-patron du FMI pourrait revenir sur le devant de la scène. Donné comme politiquement "fini", les révélations du New York Times représentent un véritable coup de théâtre. Ce vendredi 1er juillet à 19h30 (heure de la Réunion) Strauss-Kahn doit comparaître devant le tribunal pénal de Manhattan pour une audience annoncée hier soir, à la surprise générale.
Les accusations de viol pourraient ne pas tenir et par conséquent, l’échiquier politique français pourrait être totalement modifié. Suite à ces révélations du New York Times,, la vice-présidente du conseil régional d’Ile-de-France Michèle Sabban a d’ores et déjà demandé à ce que la primaire socialiste soit "suspendue" alors qu’elle vient juste d’être lancée.
Tout en demandant la suspension du processus des primaires socialistes, Michèle Sabban s’étonne "que ces informations sortent au lendemain" de la désignation de Christine Lagarde, nommée à la tête du FMI pour succéder à Dominique Strauss-Kahn. Selon elle, "cela confirme que l’idée d’une manipulation devient plausible".
Quant à François Hollande et Martine Aubry - les deux favoris de la primaire socialise - se sont tous deux dits "soulagés", sans s’exprimer au sujet de la primaire. Une chose est sure : les réactions s’enchaînent à gauche et nombreux sont ceux qui ne cachent pas leur joie tout en précisant qu’ils pourront peut-être soutenir de nouvelle, la candidature de DSK à l’élection présidentielle prévue en 2012. Le député de Paris Jean-Marie Le Guen se félicite : "Tous ceux qui ont spéculé sur sa disparition politique maintenant devront compter sur une personne [...] qui sera bientôt libre de ses mouvements et qui pourra regarder les Français les yeux dans les yeux."
Si les charges retenues contre DSK s’effondre, il pourrait - hypothétiquement - encore se présenter à la primaire, même si elle n’est pas suspendue. En effet, les candidats doivent déposer leurs parrainages avant le 13 juillet minuit, le vote étant prévu les 9 et 16 octobre...