Le conflit autour du mode d’échantillonnage de la canne se poursuit à l’usine de Bois Rouge. Les tensions s’accentuent entre les planteurs.
Les agriculteurs sont entrés ce matin dans leur deuxième semaine de blocage à l’usine de Bois Rouge. Au coeur des débats, encore et toujours la sonde broyeuse utilisée par les techniciens du CTICS (Centre Technique Interprofessionnel de la Canne à Sucre) pour mesurer la richesse de la canne.
De nombreux planteurs, insatisfaits par le protocole de prélèvement réclament sa révision. La réunion organisée samedi soir a tourné court. De nouvelles négociations devaient avoir lieu ce lundi mais la réunion prévue ce matin a été annulée.
Ce mouvement de protestation divise les planteurs. Deux groupes se sont en effet formés depuis le début de la grève : d’un côté, les agriculteurs qui bloquent l’accès à l’usine et sont prêts à aller jusqu’au bout pour obtenir satisfaction. De l’autre, les planteurs las de voir leurs cannes dépérir. Ces-derniers déplorent le préjudice financier causé par le blocage de l’usine sucrière et demandent à pouvoir acheminer leurs chargements.
Les tensions entre planteurs ne cessent de s’accentuer et le mouvement semble s’essouffler. Vital Payet, l’un des exploitants agricoles, déclarait pourtant ce lundi : " Nous sommes décidés à passer à la vitesse supérieure si aucune solution n’est trouvée d’ici la fin de journée". Interrogé, le planteur évoquait même un possible "usage de la force" et parlait de "dégradations", sans donner davantage de détails.
Ce matin, les agriculteurs ont lancé un appel au Préfet Jean-Luc Marx, et lui ont demandé d’intervenir pour faire avancer le dossier. De son côté, le Président de la Confédération Générale des Planteurs et Eleveurs de La Réunion (CGPER) a appelé les manifestants à la raison. Jean-Yves Minatchy a une nouvelle fois souligné les conséquences financières de cette action pour les planteurs et rappelé à quel point le blocage de l’usine pénalise les exploitants.