Initiée par les enfants d’une classe Réunionnaise, une proposition de loi visant à encadrer l’usage des jeux vidéos a été enregistrée le 13 juillet dernier à l’Assemblée Nationale. Selon Numérama, cette proposition aurait bénéficié d’un avis favorable du Ministère de la culture et de la communication.
Le Parlement des enfants rassemble chaque année plus de 500 citoyens en herbe issus de classes de CM2, afin de leur faire découvrir le système démocratique et l’appareil législatif. A l’issue de chacune de ces sessions, 10 propositions de loi sont votées par les écoliers.
Les marmailles d’une classe de l’île de la Réunion lors de leur visite dans l’hémicycle se sont eux penchés sur l’addiction des jeux vidéos, avec un résultat plutôt satisfaisant. La proposition de loi qu’ils avaient votée quelques mois auparavant s’est en effet rapidement retrouvée sur la table des députés.
Enregistrée le 13 juillet dernier, la proposition de loi visant à contraindre les adeptes de jeux vidéo à faire des pauses régulièrement a été signée par des députés, parmi lesquels George Pau-Lagevin et Marisol Touraine. Elle aurait en outre bénéficié d’un avis favorable du Ministère de la culture et de la communication.
La proposition de loi initiée par de petits Réunionnais et retravaillée par les parlementaires prévoit la mise en place "d’une charte éthique" incitant davantage l’industrie des jeux vidéo à s’engager dans une politique du "jeu responsable" . Dans cette proposition, il s’agit également de réduire les sessions de jeu et obliger les joueurs à effectuer des pauses allant de trente minutes à une heure.
Le projet est en chemin mais doit d’ores-et-déjà faire face à des détracteurs. Et pour cause, la proposition s’est attachée à fixer un cadre pour les mineurs. Or les adultes jouent eux-aussi aux jeux vidéos et parfois plusieurs heures d’affilée. La mise en application de ces règles auprès de la population adulte sera-t-elle aussi aisée que pour les mineurs ?
De la même manière, les défenseurs des jeux vidéos, joueurs et revendeurs, montent au créneau contre l’image sans cesse collée aux jeux vidéo ; celle de programmes qui peuvent "causer une fatigue visuelle, associabilité, agressivité, nervosité" ainsi que l’énonce la proposition de loi. Pour les adeptes, si une telle loi entrait en vigueur, elle serait "difficilement applicable". Pour se défendre, ils n’hésitent pas à citer le cas des échecs ou de la belotte, où les temps de jeu qui son aussi très longs n’ont jamais été décriés ni considérés comme le signe d’une dépendance.