Excédé par les coupures d’eau qui paralysent son activité, un exploitant basé à la Plaine des cafres a décidé ce mercredi de manifester son mécontentement en déversant des milliers de litre de bouse de vache devant l’hôtel de ville de la Plaine des Cafres et les locaux de la Cise Réunion. Pour cet éleveur qui se sent abandonné par la municipalité, cette provocation était le seul moyen de se faire entendre.
Avec du recul, l’homme avoue y être aller un peu fort. Pour autant, Jean-François Payet, propriétaire d’un cheptel de 150 bêtes à la Plaine des Cafres ne regrette pas d’avoir garni de lisier les murs de la mairie et ceux de la CISE Réunion (chargée de la distribution en eau dans le secteur).
Conduit à la brigade de gendarmerie du quartier, l’exploitant a rapidement été relâché. C’est depuis son domicile qu’il expliquait ce mercredi après-midi son désarroi face aux coupures d’eau dont il fait l’objet régulièrement, et qui handicapent sérieusement son travail.
En effet, ses quarante vache laitières et ses cinquante vaches à viandes qui constituent la majeure partie de son troupeau, ont besoin de s’abreuver régulièrement. En moyenne, une bête consomme de 80 à 100 litres d’eau par jour, autant dire que l’eau est un bien précieux pour l’éleveur.
Après avoir arrosé l’hôtel de ville et le parvis de la Cise Réunion, Jean-François Payet espère que la municipalité se penchera sur son cas. L’homme se dit de fait désespéré. Au travers de son geste pour le moins surprenant, il entend sensibiliser les pouvoirs publics sur sa situation et celles des éleveurs en général, pour qui la moindre coupure d’eau représente un sérieux manque à gagner.
La scène assez cocasse qui s’est déroulée ce mercredi après-midi n’est pas sans rappeler la manifestation des producteurs de lait, mardi, devant l’usine du Gol à Saint-Louis. Nombreux sont les badauds à avoir assister au déversement de kilos de bouse de vache devant la mairie de la Plaine. Entre fou-rires et étonnement, les habitants du quartier n’ont pas cessé de commenter l’action de M. Payet. Le diction "jamais deux sans trois" ne devrait pourtant pas s’appliquer ici. L’éleveur a déclaré sur les ondes de la première radio locale que l’hôtel de ville et la CISE seraient ses seules victimes.
Sur place, Paulet Payet, le Maire du Tampon a tenté d’apaiser les esprits. L’édile a annoncé ce mercredi que le nombre des coupures d’eau serait réduit et que des efforts seraient fait pour améliorer la situation des agriculteurs.