Antenne Réunion
Ce projet est une première en France. Un cheptel de 40 cabris péi, soignés par les détenus de la prison de Domenjod. Ces derniers sont formés par Boris Astourne, éleveur de cabris dans la Savane.
À la prison de Domenjod, des détenus gèrent un cheptel de 40 cabris. Ils sont formés par Boris Astourne, éleveur de cabris dans la Savane.
« Les cabris qui viennent de la savane ont été dressés avec des mots spécifiques en fonction de ce que l’on a besoin qu’ils fassent : soit quitter un pâturage pour aller vers un autre, soit s’arrêter, soit accélérer. Pour avoir l’attention des cabris, les détenus sifflent, comme ça les cabris regardent, voient qu’ils leur donnent un ordre et vont les suivre. »
« Les chercheurs font une différence entre l’éco-pastoralisme et l’éco-pâturage. L’éco-pastoralisme se définit par faire manger son troupeau dans les grands espaces avec de la végétation spontanée. Ici, au centre pénitentiaire de Domenjod, c’est l’éco-pâturage parce qu’on a 2 hectares de végétation entretenue par l’homme. Ce n’est pas de la végétation spontanée et naturelle. »
« En tant qu’éleveur de races locales, on travaille du lundi au dimanche, du 1er janvier au 31 décembre. Si un jour on a besoin d’un remplaçant, on a jamais de congés. Avec cette formation, ils sont déjà opérationnels à gérer un troupeau en cas de problème. »
« Je suis issu d’un quartier pas facile non plus et dans ces quartiers, les gens font des erreurs plus vite et se retrouvent sous le coup de la justice. C’est un geste que je fais par rapport au quartier dont je viens. »
« Ça leur permet de travailler l’estime d’eux-mêmes parce qu’ils sont à la tête d’un cheptel de 40 cabris, de reprendre les commandes de leur vie, de voir comment on peut transmettre un message sans violence. La violence, si elle ne marche pas avec les êtres humains, elle ne marche pas mieux avec les animaux. Comment on se fait respecter ? Comment on s’y reprend à plusieurs fois pour que le cheptel écoute. »