La secrétaire d’Etat à la Famille Nadine Morano a affirmé hier que le bracelet électronique pour protéger les femmes de conjoints violents sera expérimenté en 2010 dans "deux voire trois départements". Le Premier ministre François Fillon a confirmé le lancement de cette expérimentation de surveillance par bracelet électronique, à l’image de ce qui existe en Espagne. A la Réunion, cette décision apparaît comme rassurante pour les femmes victimes de violences conjugales qui estiment qu’elles seraient ainsi "plus sereines et rassurées".
Le port d’une bracelet électronique pour les conjoints violents existe d’ores et déjà en Espagne. La justice peut ainsi imposer aux hommes violents le port de ce bracelet muni d’un GPS. La victime, elle, se voit confier un téléphone portable GPS doté d’un bouton d’alarme.
En Espagne, dès que l’homme s’approche de sa femme ou franchit le périmètre de sécurité qui la protège - son domicile, son travail, l’école des enfants -, le Centre national de surveillance de Madrid peut avertir la Police.
En France, le Premier ministre a confirmé le lancement d’une expérimentation de surveillance par bracelet électronique. Afin d’améliorer la protection des victimes, la secrétaire d’Etat à la famille propose également d’étendre les procédures d’éviction du conjoint violent aux pacsés et aux concubins et d’introduire dans le code civil un "référé-protection" qui permettra d’aider sans les femmes en danger. Nadine Morano souhaite également introduire dans le code pénal un nouveau délit. "Inspiré du harcèlement moral, ce texte servira à réprimer "les violences psychologiques" au sein du couple".
La plupart de ces mesures figurent dans une proposition de Loi qui a été déposée hier, par 29 députés issus de la mission d’information de l’Assemblée Nationale
Sur le département, ces nouvelles mesures apparaissent rassurantes pour les femmes victimes de violences conjugales.
Pour Nathalie, si le port du bracelet électronique était applicable à la Réunion, elle aurait sans hésitation été favorable à ce système.
Il y a trois mois, cette femme a décidé de quitter son mari après avoir appris qu’il la trompait. Son mari n’ayant pas supporté la séparation, il a tenté de la tuer lundi dernier, sous les yeux de leurs trois enfants.
"Il a visé ma poitrine avec le poignard et je me suis protégée avec la main" explique Nathalie. Le pire a été évité mais les séquelles physiques (huit points de suture) et psychologiques sont bien présentes. Pour elle, le port du bracelet électronique ne peut être que bénéfique pour les femmes victimes de violences conjugales.