La député Huguette Bello s’exprime suite au discours prononcé par Emmanuel Macron sur la crise sanitaire liée au coronavirus.
Après un mois de confinement, l’allocution du Président de la République était attendue. Lundi soir en fixant la date de sortie de confinement au 11 mai, Emmanuel Macron a pris un engagement qui apporte de l’espoir aux familles et aux différents acteurs de la société réunionnaise qui voient poindre la sortie du tunnel.
Néanmoins l’intervention du président nous interroge à plus d’un titre par le flou sur les modalités du déconfinement et par l’incohérence des décisions : ainsi les écoliers font leur rentrée mais pas les étudiants qui pourtant sont plus aptes de par leur plus grande maturité à effectuer les gestes barrière !
Les rassemblements restent interdits mais pas les rassemblements d’enfants dans les cours de récréation, devant les établissements. Les cantines scolaires et les classes sont autorisées à rassembler quantité d’élèves mais pas les bars, restaurants, salles de spectacle...
La décision d’ouvrir les écoles du primaire au secondaire est inquiétante et paraît prématurée car, si les conditions de sécurité sanitaire ne sont pas totalement réunies, elle expose au risque de contamination les enfants, les familles mais aussi tout le personnel éducatif, administratif.... Par ailleurs, le temps imparti est insuffisant. Comment vont s’organiser les collectivités locales, les familles ? Comment nos enfants vont-ils intégrer la gestion des gestes barrières, surtout les plus petits ? A La Réunion, notre insularité doit absolument être prise en compte, tant les délais d’acheminement de matériel peuvent être longs, nous savons que la production et l’importation de masques ne sont pas suffisantes avant fin juin, début juillet ! Tant que le risque zéro reste impossible pour nos enfants, ils ne peuvent être les cobayes d’une gestion calamiteuse du déconfinement !
D’un point de vue économique, quel est le plan de déconfinement pour les autres secteurs de la restauration, de la culture, du BTP, du petit commerce, de l’industrie, du tourisme...et des services ?
Enfin sur notre territoire, beaucoup de familles s’appuient pour la garde des enfants sur la structure familiale et plus particulièrement sur les grands parents qui comptent parmi les personnes les plus vulnérables. Le risque de transmission du virus par les enfants à nos aînés ou dans nos familles est amplifié et dangereux.
Lundi soir le Président de la République nous a laissés avec beaucoup d’incertitudes et d’interrogations, il est urgent d’y répondre pour que l’espoir qu’il essaye tant bien que mal d’insuffler à son discours, puisse réellement apaiser l’anxiété de nos concitoyens. Nous avons besoin de mesures concrètes et explicites pour nous sortir de cette crise sanitaire, économique et sociale.