Maximin Chane Ki Chune, fondateur du journal Le Quotidien de La Réunion et figure emblématique de la presse locale, s’est éteint dans la nuit, à l’âge de 87 ans.Visionnaire, dirigeant d’entreprise hors pair, il aura profondément marqué le paysage médiatique réunionnais pendant près d’un demi-siècle, en donnant naissance à l’un des principaux journaux de l’île.
Maximin Chane Ki Chune, fondateur du journal Le Quotidien de La Réunion et figure emblématique de la presse locale, s’est éteint dans la nuit, à l’âge de 87 ans.Visionnaire, dirigeant d’entreprise hors pair, il aura profondément marqué le paysage médiatique réunionnais pendant près d’un demi-siècle, en donnant naissance à l’un des principaux journaux de l’île.
C’est un visage discret, mais une figure majeure de La Réunion qui s’en est allé. Maximin Chane Ki Chune est décédé à l’âge de 87 ans. Fondateur du Quotidien de La Réunion, mais aussi entrepreneur, bâtisseur, visionnaire, il laisse derrière lui bien plus qu’un journal.
"C’était un grand combattant de la cause industrielle et du développement de l’industrie comme possibilité du désenclavement de La Réunion. Il a toujours été un défenseur des petites industries et des industries naissantes. En dehors du Quotidien, il a aussi créé des activités autour du bâtiment", témoigne Michel Dijoux, président de l’Adir.
Orphelin très jeune, il s’est construit seul. Ses premiers pas dans la vie active, il les fait dans la boulangerie de son oncle, rapidement le travail devient son moteur. Sa philosophie, il l’a résumait simplement : "travailler pour soi, croire en ses idées". Son premier métier c’est la photographie, il est le premier à faire venir Kodak à La Réunion, convaincu que l’île a besoin d’images, de mémoire et de modernité.
Puis viendra l’imprimerie, la presse, la distribution et l’immobilier. En quelques décennies il bâtit un groupe auquel participeront jusqu’à 1000 salariés. En 1976, il fonde Le Quotidien de La Réunion, une aventure audacieuse dans une île dominée par un seul titre. Liberté de ton, regard indépendant, engagement éditorial, le journal devient rapidement une voix à part, un contre pouvoir assumé.
"On a connu avec lui l’âge d’or du Quotidien dans les années 2000 on atteint des sommets de ventes. Au milieu des années 2000 on dépassait les 30 000 exemplaires. Je crois que jusqu’à la fin il a essayé de rester un patron novateur et d’essayer de défendre la position de leader du journal. Il faut se rappeler que dans les années 2000 le journal est passé en tout couleur de la première à la dernière page", raconte Edouard Marchal.
Toujours en retrait, jamais dans la lumière il sortait des cases. Son humilité frappait autant que sa détermination. "C’était quelqu’un de très simple. Ce n’était pas quelqu’un que vous pouviez croiser dans les restaurants à la mode de Saint-Denis, ce n’était pas un m’as-tu-vu. On cherchait sa part d’humanité, elle existait, elle était forte. C’était un patron respectable, ses salariés faisaient leur boulot grâce à lui", indique Jean-Louis Rabou, premier rédacteur en chef du journal Le Quotidien.
Lors de la cession du Quotidien en 2024, l’homme était déjà affaibli par la maladie. Une période difficile, mais il restait persuadé d’une chose, le journal continuerait à vivre. Pour l’heure, aucune date d’obsèques n’a été communiquée. Rien ne devrait avoir lieu avant lundi.
Il laisse derrière lui 4 enfants, 10 petits-enfants, 2 arrières petits-enfants et une île qui se souviendra de lui.