Le Conclave s’ouvrira ce mardi après-midi au Vatican. 115 cardinaux du monde entier vont se retrouver enfermés dans la Chapelle Sixtine pour élire le prochain Pape.
C’est une journée particulière qui s’ouvre aujourd’hui pour l’Eglise catholique. Après une messe célébrée dans la matinée dans la basilique Saint-Pierre, les cardinaux vont entrer en Conclave dans l’après-midi pour choisir le nouveau chef de leur église.
Un nouveau Pape, très attendu par les fidèles du monde entier. Pour Monseigneur Gilbert Aubry, évêque de La Réunion, ce futur chef spirituel devra avoir les épaules solides et de nombreuses qualités pour diriger l’Eglise catholique : "Un théologien, un pasteur, un sociologue, un pédagogue", mais aussi un "diplomate et polyglote" car le Pape, c’est également un "chef d’Etat" et devrait pouvoir "dialoguer avec différentes nations".
Monseigneur Aubry insiste sur le fait que le Pape n’est pas seul et que le travail au Vatican se fait en équipe, avec les différents ministères. Pour l’évêque de La Réunion, le Pape idéal devrait en plus des qualités énumérées, "être en bonne santé et être âgé entre 66 et 70 ans", mais avant tout "un ami intime et inconditionnel de Jésus-Christ".
Avec les différents scandales qui ont secoué l’Eglise catholique ces dernières années (prêtre pédophile, Vatileaks...), ce nouveau Pape aura la lourde tâche d’insuffler un nouveau souffle à cette religion, vieille de plus de deux millénaires. Mais selon Monseigneur Aubry, il ne devrait pas y avoir "de rupture dans le fond" avec l’arrivée d’un nouveau Pape. Il s’inscrira certainement dans la continuité de Benoît XVI pour "affirmer la foi et ouvrir les portes de l’avenir de l’Eglise".
Ce Conclave qui commence donc ce mardi revêt un caractère singulier se déroulant pendant la période de carême pour les catholiques. Ainsi, un souverain pontife est attendu pour Pâques. Les cardinaux ont eu un temps de réflexion pour mener à bien ce Conclave et pour accélérer le processus de vote, avec des pré-conclaves. Lors de ces réunions de préparation, qui se sont tenues régulièrement depuis le 4 mars dernier au Vatican, les cardinaux ont eu maintes occasions "d’analyser la situation et discuter" avant ce grand jour.
Sur les 115 cardinaux qui vont s’enfermer dans la Chapelle Sixtine ce mardi, 67 ont été nommés par Benoît XVI. Seuls les cardinaux âgés de moins de 80 ans au moment de la renonciation du Pape peuvent participer au vote. Coupés du monde, les cardinaux vont voter quatre fois par jour. Le résultat de chaque scrutin est notifié par une fumée qui s’échappe d’une cheminée, spécialement installée pour le Conclave. Si c’est une fumée noire, le vote n’est pas concluant, mais si c’est une fumée blanche, un nouveau Pape est élu.
Un souverain pontife est élu quand il reçoit la majorité des deux tiers des voix, soit 77. Le Conclave s’achève quand le nouveau Pape accepte sa mission. Enfin, le cardinal protodiacre (le premier des diacres) prononcera le fameux "Habemus papam" depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre et c’est le cardinal français Jean-Louis Tauran qui sera chargé d’annoncer le nom du nouveau Pape. Le chef de l’Egise catholique prononcera ensuite sa première bénédiction urbi et orbi.
Un cérémonial et un rituel qui s’ouvre aujourd’hui et suivi non seulement par les catholiques, mais également les médias du monde entier, les yeux rivés sur la cheminée de la Chapelle Sixtine.