La campagne sucrière démarre ce lundi dans le Nord et l’Est de l’île. La coupe débutera comme chaque année 15 jours plus tard dans le Sud. Le conflit opposant la société Téréos aux planteurs, qui a un temps menacé de retarder le début de la campagne, s’est finalement résolu. Mais cette campagne 2011 s’annonce d’ores et déjà sous de mauvais auspices. Selon les prévisions, la sécheresse subie dans le Nord et le Sud risque de réduire le tonnage de la récolte. De plus, 25 hectares de plants sont partis en fumée hier à Sainte-Marie. Des incendies qui coïncident chaque année avec la veille de la campagne.
Tracteurs et cachalots vont de nouveau sillonner les routes et les planteurs retrouver le chemin des usines sucrières. Ce lundi est marqué par le démarrage de la coupe de la canne dans le Nord et l’Est. Dans le Sud, le coup d’envoi de cette récolte 2011 sera lancé dans une quinzaine de jours, le temps que les cannes finissent de mûrir. Pas de retard donc dans le calendrier, qui risquait il y a encore une semaine d’être bouleversé par le conflit entre industriels et planteurs. Finalement, une table ronde a permis de trouver un compromis entre les deux parties sur les prix proposés pour la tonne de mélasse et de canne.
Si elle ne souffrira pas de délai, la récolte 2011 s’annonce toutefois moins importante que celle de l’année dernière. En 2010, 1 887 000 tonnes de canne avaient été broyées durant la campagne, un chiffre moins important qu’en 2009 avec 1 900 000 tonnes. Mais cette édition s’avère encore plus difficile. Selon les professionnels, la sécheresse qui a durement frappé les régions Nord et Sud va se ressentir dans les chiffres de la récolte. Heureusement, les champs de l’Est et l’Ouest qui ont bénéficié de jours pluvieux en juin, devraient compenser les pertes prévisibles dans le reste de l’île.
Ce début de campagne intervient également le lendemain de quatre incendies importants qui ont ravagé 25 hectares de canne à Sainte-Marie (25 hectares de canne partis en fumée). Un scénario qui se répète chaque année à la veille du lancement de la coupe. Les exploitations agricoles s’embrasent et les planteurs constatent les dégâts. Un phénomène qui suscite des interrogations, d’autant plus que les différents incendies se sont déclarés simultanément.
Les cannes brûlées passent en priorité dans les usines sucrières et seraient en cela un atout pour leur propriétaire. Nombre de Réunionnais accusent les planteurs de mettre eux-mêmes le feu à leur champ pour être servis les premiers. Une allégation fermement démentie par les intéressés. Jean-Yves Minatchy, président de la chambre d’agriculture et lui-même propriétaire, affirme que ces incendies sont l’oeuvre de pyromanes.
Crimes imbéciles ou actes volontaires visant à faire plus de profit, les incendies d’hier vont faire l’objet de plusieurs enquêtes de la gendarmerie. Les forces de l’ordre s’interrogent tout de même sur le fait que chaque année ces incendies coïncident avec la veille de la campagne.