David Lorion, député de La Réunion demande à ce que la même politique tarifaire soit appliquée sur les campus du Nord et du Sud de l’île.
Après avoir été interpellé par Samantha Pothin, présidente de l’UNEF sur les écarts de prix entre les logements du Crous Sud et Nord, David Lorion, député de La Réunion s’insurge.
"Il est injuste que les logements étudiants du Crous, pour une même superficie, soient plus chers au Sud qu’au Nord !"
David Lorion pointe du doigts le fait que certains loyers sont plus chers sur le campus OI à Saint-Pierre ou celui du Tampon par rapport au campus Nord. "Il est inacceptable aujourd’hui que les décisions du CROUS pénalisent à ce point les étudiants du Sud."
Dès la rentrée prochaine, de nouveaux logements seront livrés, mais à des prix plus élevés. C’est en tous cas ce qui est envisagé.
À Saint-Pierre, se sont 200 logements qui seront livrés pour la prochaine rentrée. Plus de sanitaires en commun, un confort plus grand… Ce sont les raisons évoquées par le Crous pour justifier des tarifs allant de 15 à 90 euros plus élevés que pour les logements du Nord de l’île. Soit jusqu’à 340 euros pour 16 m2.
"C’est déplaisant car on a du mal à payer et si cela augmente ça va être dur", explique une étudiante.
Le Crous précise que ces tarifs ont récemment été rejetés par le conseil d’administration et que des réunions de travail ont lieu. Une décision devra être prise rapidement pour une remise des clés à la prochaine rentrée universitaire.
C’est avec ces termes que Samantha Pothin, présidente de l’UNEF parle de cette situation.
"C’est plus petit dans le Sud et pourtant plus cher. C’est un scandal. Pas plus tard que ce matin on a eu une réunion de travail avec le Crous et on nous a expliqué qu’il était impossible de baisser les charges locatives. Au bout d’une heure il nous on donné 3 euros. C’est de la charité que le Crous fait aux étudiants."
Samantha Pothin, présidente de l’UNEF Réunion
"Suite à l’interpellation de Samantha POTHIN, Présidente de l’UNEF Réunion et Vice-présidente du CROUS de La Réunion, je souhaite réaffirmer qu’il serait tout à fait injuste que les logements étudiants du CROUS, pour une même superficie, soient plus chers au Sud qu’au Nord. Le CROUS révise chaque année ses tarifs pour l’hébergement et la restauration des étudiants dont le pouvoir d’achat est à La Réunion particulièrement faible car 56% d’entre eux sont boursiers et l’aide familiale reste très fragile pour 80% d’entre eux. Le dialogue mené entre la direction du CROUS et les élus étudiants sur la politique tarifaire est dans une impasse et plusieurs réunions prévues ont été annulées. Aucun accord n’a été trouvé pour le moment et les propositions ne me paraissent pas satisfaisantes.
Mais le plus grave encore, au regard de l’équité que l’on doit à tous les étudiants, est de mettre en évidence les différences de loyers entre les campus Sud et Nord. Pourquoi les étudiants qui auraient choisi ou auraient été sélectionnés par les algorithmes de PARCOURSUP pour rejoindre les filières technologiques, professionnelles ou généralistes du Sud (IUT, ESIROI, BTS, Faculté des Sciences de l’Homme et de l’Environnement, STAP, EMAP, CFPOI,…) devraient obligatoirement s’acquitter en moyenne de loyers plus chers de 15€/mois à 90€/mois pour une même superficie ? Si les étudiants sont souvent enthousiasmes à l’idée de rejoindre le Sud pour leur scolarité car les possibilités d’études supérieurs se sont développées sur des formations et des métiers en tension, ils ne bénéficient pas toujours des mêmes prestations que l’on peut trouver sur les campus Nord (service des bourses, assistante sociale à plein temps, restauration universitaire le soir, programmation de spectacles, colloques dans le cadre universitaire, …). Certes, années après années les équilibres s’ajustent, mais il est inacceptable aujourd’hui que les décisions du CROUS pénalisent à ce point les étudiants du Sud. Je réclame que les élus étudiants qui siègent dans les instances du CROUS soient entendus car ils connaissent mieux que personne la situation sociale et financière des étudiants. Il faut mettre fin à cette discrimination tarifaire sur des appartements étudiants gérés par un service public le CROUS, et plaider encore plus fortement, auprès du Gouvernement et de nos Collectivités, pour construire davantage de logements étudiants à des prix modérés et équitables."