L’année 2020 risque d’être catastrophique en matière d’économie local. Demain le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu s’entretiendra avec les acteurs du secteur touristique. La filière craint une catastrophe économique.
Seulement 10 chambres réservées pour le mois de juillet pour Patrick, propriétaire d’une chambre d’hôte à Saint-André. Les annulations s’enchaînent pour les gérants hébergements touristiques depuis plus de quatre mois.
"Nous avions entre trois et cinq chambres tous les jours, cette année c’est vraiment une catastrophe. je penses qu’en grande partie, cela vient du Covid, nous avions des réservations de métropole et de toute l’Europe", explique Patrick Agenor, propriétaire chambre d’hôte « Les domaines des Oiseaux ».
Si la clientèle métropolitaine et étrangère boude l’île, en revanche, les touristes locaux fréquentent de plus en plus ce type d’établissements. Dans les Hauts de Sainte-Anne, un hôtel quatre étoiles affiche quasi-complet. Rouvert depuis fin mai, le complexe est passé de 50% à plus de 95% de clientèle réunionnaise.
"Pour les mois de septembre, octobre et novembre, on a très peu de visibilité. La clientèle étrangère a annulé la plupart de ses séjours. Pour l’instant, ça à l’air un peu inquiétant, mais l’on a constaté que comme la clientèle était essentiellement locale, la réservation se fait très souvent à la dernière minute", Betrand Van Haut, Directeur du Diana Des Lodges.
La situation est alarmante alors que ce secteur rapporte en moyenne 1,7 milliards d’euros de chiffre d’affaire par an. À La Réunion, le tourisme représente 17% de notre PIB et génère près de 40 000 emplois, soit 14 000 emplois directs et 25 000 emplois indirects. Au total sur l’île, 61 hôtels et résidences sont classés, ce qui représente 3000 chambres. Pour ces complexes hôteliers, le futur s’annonce compliqué.
"Les indicateurs dont nous disposons nous montrent une très forte baisse des réservations. L’exemple le plus criant c’est au mois de janvier 2021 où nous avons -80% par rapport à ce que nous avions à la même époque l’année dernière", regrette Patrick Serveaux, Président de l’UMIH.
Malgré un plan de relance mis en place par l’IRT depuis le déconfinement, les hôteliers craignent une nouvelle période creuse avec la fin des vacances.