4,8 millions d’euros : c’est la facture salée qu’a déjà coûté la rumeur du concombre tueur aux producteurs français. Soupçonné d’être à l’origine de la propagation de la bactérie E.coli, le concombre pâtit aujourd’hui d’une mauvaise réputation auprès des consommateurs, décidés à les bouder. Dans le département, les producteurs locaux de concombre péi ne subissent pas de pertes financières, la confiance avec les consommateurs Réunionnais semble préservée.
Fin mai, lorsque la bactérie E.coli a commencé à faire parler d’elle, les autorités sanitaires ont crié alerte au concombre tueur, pointé du doigt comme le vecteur de contamination de cette épidémie de diarrhée mortelle. Finalement, les investigations scientifiques ont disculpés le concombre, alors que l’épidémie continue à faire des victimes.
Mais pour les producteurs européens, la facture est déjà lourde. Les consommateurs se sont détournés des concombres, mais également des tomates et de la salade, accusés un temps d’être responsables de l’E.coli. Résultat : une chute des ventes vertigineuse. C’est l’ensemble de la filière de production de fruits et légumes qui est affronte cette crise violente et subite.
Les producteurs Réunionnais sont pour l’instant épargnés par cette désaffection des consommateurs. Exemple dans une exploitation de Piton Saint-Leu d’où sortent chaque année 6000 concombres péi de la marque Sandy. "Nous avons eu beaucoup d’interrogations de la part des gens, mais les consommateurs continuent à nous faire confiance", explique ce producteur. Ce professionnel, qui travaille depuis 20 ans dans ce secteur de l’agriculture, met cette fidélité des Réunionnais sur le compte de la qualité des produits et d’un lien de proximité avec les clients.
"Nos marchandises passent quasiment du producteur au consommateur", poursuit le gérant de l’exploitation. Culture, production, mise en rayon, conditionnement : tous les maillons de la fabrication sont effectués au sein de l’entreprise, ce qui évite selon les responsables "de nombreuses manipulations, et donc de risques de contamination".