Quatre sociétés pétrolières de la Réunion ont déposé un recours au tribunal administratif de Saint-Denis, s’estimant lésées financièrement par la gestion de la crise de 2008 par la préfecture.
La SRPP, Total Réunion, Oil Libya (ex-Tamoil), Engen (Chevron Réunion) font front commun contre la préfecture, déterminés à obtenir des réparations financières suite à la réduction de leurs marges lors de la crise de 2008. Les 4 sociétés pétrolières considèrent que la crise de 2008, qui avaient donné lieu à des manifestations contre la vie chère, a été mal gérée par la préfecture, qui leur a demandé de couper de façon "excessive" leurs marges. Ces entreprises pétrolières représentent 78% des stations services de l’île et s’approvisionnent à Singapour en carburant.
Depuis la publication d’un décret de 1988, c’est l’Etat, via la préfecture, qui fixe les prix des produits pétroliers dans tous les départements d’Outre-Mer. En 1998, un accord a été conclu entre le préfet, les détaillants et les distributeurs pour fixer les marges. Des tarifs réactualisés en 2003, puis en 2008. A l’époque, le prix du baril de pétrole avait flambé et la préfecture de la Réunion voulait éviter que les consommateurs aient à en payer les conséquences. Un "effort" a donc été demandé aux pétroliers, incités à réduire leurs marges.
Quelques mois plus tard, en juillet, le prix du baril a de nouveau baissé. Comme elle s’y était engagée, la préfecture a permis aux pétroliers de retrouver leurs marges initiales et donc augmenté les prix des carburants, ce qui a provoqué des manifestations de la population dénonçant le prix élevé de l’essence. En 2009, le dégel des prix des carburants est enclenché, mais c’est alors l’Autorité de la Concurrence qui rend un rapport dénonçant des marges excessives.
Les 4 sociétés d’hydrocarbures contestent un excès de pouvoir du préfet et demandent des réparations financières par rapport à cette crise de 2008, car elles ont vu leurs marges amputées de 30%. A l’issue de l’audience, le tribunal administratif a mis en délibéré sa décision, qui sera rendue d’ici 3 semaines à un mois.