Ce vendredi 16 mai se tient le procès de Didier Grand, directeur général du Crédit Agricole de La Réunion. Il est visé par une plainte pour injures publiques racistes. Deux syndicats lui reprochent ses dires, qui auraient visé la communauté tamoule, lors d’une réunion du personnel au mois de décembre.
Ce 16 mai se tient le procès de Didier Grand, directeur général du Crédit Agricole de La Réunion. Il est visé par une plainte pour injures publiques racistes. Deux syndicats lui reprochent ses dires, qui auraient visé la communauté tamoule, lors d’une réunion du personnel au mois de décembre 2023.
Lors d’une réunion devant plus de 500 personnes, il a présenté une diapositive. Sur celle-ci, il était possible d’apercevoir un salarié d’origine tamoule. L’homme était entouré des mots "Vilain", "Vantard", "Voleur" et "Veinard". Une situation qui ne passe pas du tout du côté des syndicats.
"On ne peut pas dire d’un malbar qu’il est voleur, c’est un fait délictueux. Cela veut dire que tous les malbars sont voleurs, est-ce que les gens aimeraient être traités de cette manière ?", interrogeait Léopoldine Settama-Vidon, avocate des parties civiles, l’année dernière.
Selon les conseils du directeur, contactés en avril 2024, l’objectif était de saluer le travail du salarié représenté sur la diapositive, sans viser toute une communauté.
"Monsieur Grand n’a eu aucun propos à caractère raciste. Il a voulu aller à l’encontre de cette expression. Il voulait la transformer pour la réduire à néant, la rendre ridicule", expliquait Lucie Collot, avocate de Didier Grand.
Mis en cause, Didier Grand dénonçait une déformation de son discours. Le directeur général du Crédit Agricole assurait que son discours visait tout au contraire à déconstruire des préjugés : « Je réfute fermement avoir tenu des propos racistes à l’endroit de la communauté tamoule. Ces accusations portent sur des propos sortis de leur contexte, déformés, instrumentalisés. Tout au contraire, en prenant la parole ce jour-là devant une large assemblée, je tenais à dénoncer les préjugés et les idées reçues et affirmer mon engagement pour l’universalité, pour l’accès de tous à tous les services, dans le respect de chacun. »