Depuis le couvre-feu instauré à 18h le vendredi 5 mars, les belles de nuit ont dû s’adapter à leur travail nocturne à Saint-Denis. Elles se rendent désormais sur le trottoir entre 5h et 17h. Moins de clientèle et des voisins mécontents.
À Saint-Denis, les travailleuses du sexe ne peuvent plus exercer le soir après 18h depuis la mise en place du couvre-feu le vendredi 5 mars.
Dès 5h du matin à la fin du couvre-feu, des prostituées arrivent sur le trottoir de la rue Roland Garros. Il ne faut que quelques minutes pour voir les premiers clients arriver. Elles doivent s’adapter au couvre-feu mis en place sur le territoire. C’est un coup dur pour ces travailleuses du sexe.
"C’est dur mais c’est comme ça, on gagne assez pour pouvoir manger. On peut gagner 50 euros ou parfois rien du tout. Mais quand il n’y avait pas de couvre-feu on pouvait gagner 150 euros. Je pense que les clients ont peur de venir le matin car on peut les voir", déclare une prostituée.
Le couvre-feu est donc une problématique pour ces femmes. Le voisinage est aujourd’hui témoin de ces activités. Habituellement nocturnes, elles se déroulent désormais en pleine journée, parfois à la vue de tous. En bas de leur immeuble, les Dionysiens sont nombreux à crier leur colère.
"Elles sont là, elles tournent dans le parking. On peut voir des préservatifs joncher le sol", affirme une habitante du quartier. Même son de cloche pour ce voisin : " Des gens passent et même des enfants. Moi comme je travaille aussi ici c’est très dérangeant. Leur attitude et la façon de s’habiller, les gens regardent quand ils traversent la route, c’est dangereux."
"Ce matin j’en ai vu deux ce matin en petites tenues. Il y a des petits enfants qui voient ça et je trouve cela désolant pour La Réunion", déplore un autre habitant.
Pour ces travailleuses du sexe, elles ont délaissé les trottoirs pour des alternatives comme le téléphone de charme par exemple.
" Par téléphone on peut bien gagner aussi, parfois plus que sur le terrain. Moi j’ai une famille donc je ne préfère pas mais je sais que des collègues le font maintenant”, affirme une prostituée.
Une situation difficile pour les travailleuses du sexe qui doivent s’adapter. Autre que le téléphone de charme, Internet devient aussi une nouvelle solution pour qu’elles puissent continuer à travailler.