En grève pendant plusieurs semaines , les salariés de la Séchilienne Sidec qui exploitent les usines thermiques de Bois Rouge et du Gol, ont été rejoints par leurs confrères d’EDF en janvier dernier. L’ensemble des salariés réclament eux aussi une surrémunération de leurs salaires à hauteur de 53%. A l’issue de négociations en Préfecture et à Paris, aucune coupure n’a perturbé le réseau ces dernières semaines mais un communiqué de la CGT-Pays d’Outre Mer vient de tomber. Toutes les hypothèses sont maintenant envisageables. Contactés à ce sujet, les représentants syndicaux locaux sont ce soir injoignables, il est donc difficile de prévoir les répercussions à la Réunion.
Communiqué de la CGT - Pays d’Outre Mer :
"Nous dénonçons l’attitude dilatoire extrêmement malhonnête des directions concernées. La saisine du Conseil d’Etat à l’initiative des employeurs n’a été qu’une exhibition consistant à faire bonne figure devant l’opinion publique et les autorités comme des employeurs responsables, demandant à ce que le Droit soit dit.
Mais voilà, curieusement, cette fameuse requête ne demande pas au Conseil d’Etat de se prononcer sur l’applicabilité de l’article 14-6 par la déclinaison de l’application de la loi n°50-407 et du décret n°57-87 du du 28 janvier 1957. C’est bien pourtant la demande motivée et au travers du préavis de grève, de l’ensemble des Personnels des IEG (Industries Electriques et Gazières).
Ces Directions ont simplement demandé au Conseil d’Etat si les indemnités Coloniales sont toujours en vigueur en Outre mer. Chacun sait qu’elles sont abrogées depuis 1947.
Outre l’insulte à faire croire et penser que nous sommes nostalgiques du temps des colonies et bien entendu, que ces Directions seraient les les acteurs d’un anti-colonialisme en Outre-mer, ces employeurs piétinent un accord de fin conflit de de 1972 acté par les départements d’Outre-mer. Leurs méthodes ne manquent absolument pas d’air : passer sous silence cet accord de 1972, feindre d’ignorer son existence.
Car, l’article 14 § 6 du Statut national fixant initialement "les agents en service dans les territoires d’outre-mer bénéficieront de l’intégralité dans les mêmes territoires » a connu en 1972, une évolution dans ses modalités d’application de part un accord à l’issue de grèves dans les Départements d’Outre mer, entre le Gouvernement et les
Fédérations Nationales.
On y retrouve en son article 1- rémunération : "il est décidé d’appliquer l’article 14 § 6. A cet effet, pour accorder au personnel des sociétés d’électricité des départements d’outre-mer des majorations du salaire de base identique à celles dont bénéficient les fonctionnaires dans ces départements … »
Les majorations de salaires de base dont bénéficient les fonctionnaires aux Antielles et dans l’Océan Indien sont celles-ci :
1. Une majoration de traitement de 25%, instituée par la loi n°50
2. Un complément de majoration de traitement de 15 %, institué par le décret n° 57
janvier 1957.
3. Un indice de correction de 1.138, applicable uniquement à la Réunion de par un arrêté
ministériel en date du 28 août 1979,
A ce stade, nous exigeons le respect de cet accord de 1972 dans toute son intégralité et donc la miseen oeuvre immédiate de l’application des majorations de salaire de base d’Etat.
Les limites acceptables d’une raisonnable patience sont maintenant dépassées, les Organisations Syndicales CGT des Pays d’Outre Mer se voient contraintes de défendre les intérêts des salariés qu’ils représentent.
Face à ce déni de Droit, l’ensemble des Personnel des IEG des Départements d’Outre mer dédouané, est amené à défendre leur Droit par la lutte syndicale telle leurs ainés en 1972. Gouvernement et entreprises concernées devront assumer pleinement, face à la population et au monde économique, le poids de leurs responsabilités conjointes sur ce dossier.