Depuis plus de cinq mois, plusieurs familles bloquées aux Comores restent en attente d’un rapatriement sur notre île. Des mères se retouvent séparées de leurs enfants.
Depuis plusieurs mois, deux mères de famille se battent pour le rapatriement de leur famille respective sur notre île. Partis pour des vacances en mars aux Comores, les enfants et leurs pères se retrouvent bloqués sur place en raison de la pandémie de coronavirus. En l’absence de vols pour rentrer à La Réunion, les deux pères de familles et les trois enfants voient leur séjour prolongé.
Elina, mère de famille, est dans l’attente chaque jour du retour de son fils et de son mari, tous deux malades :
"J’ai l’impression d’être menée en bateau, on essaie de faire les démarches de tous les côtés, il n’y a pas de suite, depuis mars. C’est très difficile en tant que mère, d’avoir son enfant de deux ans à l’extérieur. Chaque jour on est stressé, on est endetté parce que l’enfant est malade, le père est malade, il faut que l’on envoie des sous, il y a tout un tas de choses qui sont difficiles, jusqu’à ce jour. Ça va continuer comme ça jusqu’à quand ?", se désole Elina.
La compagnie aérienne promet un retour le mois prochain, une promesse réitérée au fil des mois. "Mars c’est parti vers avril, avril à mai, mai à juin, et puis ainsi de suite jusqu’à aujourd’hui. Là on nous dit que ça sera le 2 septembre, ils ne sont pas sûr. On espère que la préfecture et l’ambassade des Comores puissent faire quelque chose et qu’on puisse sortir de cette situation qui est vraiment difficile".
Pour les trois enfants de 2 ans, 8 ans et 10 ans, éloignés de leurs mères, la situation n’est pas facile.
"Les enfants sont scolarisés, bientôt c’est la rentrée et ils ne sont toujours pas là. On a l’impression d’être abandonnés, on attend que la préfecture réagisse, que les enfants rentrent. Les enfants veulent rentrer à La Réunion, c’est très difficile, ils sont dans un autre monde", déclare l’autre mère de famille.
Depuis le mois de mars, le collectif Ré-Ma Réunion a été sollicité à de nombreuses reprises par des personnes dans l’impossibilité de rentrer chez eux.
"Aujourd’hui, il n’y a aucune solution, parce que la préfecture de Mayotte répond que comme les vols commerciaux ont repris, ce sont à Air Austral et à la préfecture de La Réunion de donner une réponse à ces gens-là. Quand on écrit à la préfecture de La Réunion, ils ne répondent pas, sur place, ils ne reçoivent pas non plus. On a eu le cas de deux, trois personnes nées ici coincées depuis mars, on a dû les faire passer par Paris, ça coûte très cher. Malheureusement, ils sont livrés à eux-mêmes, ils doivent se débrouiller pour payer leurs billets", explique Djouma Amine, porte parole du collectif Ré-Ma Réunion.
Plusieurs Réunionnais sont également toujours coincés à Mayotte, en raison des restrictions sur les vols.
"Il y a des vols Réunion-Mayotte mais très très stricts et limités, même des personnes qui ont leur billet sont refoulées, avec les tests Covid-19 obligatoires et le seul laboratoire de Mayotte en grève, c’est impossible", regrette Amina.
Actuellement, le consulat comorien à La Réunion recense les familles comoriennes souhaitant rentrer sur l’île, dans l’espoir d’obtenir également un vol retour pour les personnes coincées sur place.