Le contrôle des chômeurs existe en France depuis longtemps. Mais depuis le 1er janvier, ce contrôle est renforcé.
Juste avant le passage à la nouvelle année, un décret est paru au Journal officiel. Il vise à renforcer les sanctions encourues par les chômeurs qui ne recherchent pas assidûment un emploi.
Le contrôle des demandeurs d’emploi s’effectuera notamment via un journal de bord numérique dans lequel ils devront renseigner tous les mois sur un site internet, leurs actes de recherche d’emploi. A partir de mi-2019, ce dispositif sera expérimenté pendant un an dans deux ou trois régions.
Dans le même temps, le gouvernement veut renforcer les équipes dédiées au contrôle des demandeurs d’emploi. Elles vont passer de 200 à 600 personnes d’ici à mi-2019, puis à 1000 d’ici à 2020.
"Ces contrôles viseront autant à remobiliser les personnes découragées qu’à sanctionner celles qui ne satisfont pas à leurs obligations de recherche d’emploi, comme l’a révélé l’expérimentation menée par Pôle emploi sur le sujet", explique le Ministère.
Avant ce décret, un chômeur qui ne se rendait pas à un rendez-vous avec un conseiller Pôle emploi pouvait être radié pendant deux mois.
Désormais, le chômeur encourt un mois de radiation au premier manquement, deux mois au bout de deux absences et quatre mois au troisième.
Pour les chômeurs qui sont soupçonnés de ne pas rechercher un emploi, le refus de deux offres "raisonnables" va entraîner la suppression de l’allocation et non plus sa suspension.
"A partir du moment où vous ne venez pas à votre rendez-vous avec Pôle emploi et donc que vous n’êtes pas dans une recherche active d’emploi et que vous ne respectez pas quelque part le contrat que vous passez avec la société, avec les Français, c’est logique qu’il puisse y avoir des sanctions", a estimé la porte-parole des députés de la République en marche (LREM).
Les syndicats dénoncent les risques et la fragilité de ce nouveau dispositif. "Dire que 12% des chômeurs sont paresseux est un motif pour radier ces personnes des listes et donner l’illusion que le chômage est en baisse", indique Paul Junot, président de la CFTC.
"On prend les chômeurs pour des fraudeurs", a déploré Denis Gravouil, responsable confédéral de la CGT. "Ce que veut le gouvernement, c’est que les demandeurs d’emploi reprennent un emploi à tout prix et quelles qu’en soient les conditions", a ajouté Michel Beaugas, secrétaire confédéral du syndicat Force Ouvrière (FO).