Le jus d’orange est presque devenu un luxe, son prix n’a jamais autant augmenté ces derniers temps. La situation s’explique par les conditions climatiques dans les principaux pays producteurs. Dans ces conditions, la filière péi peut-elle tirer son épingle du jeu ?
Incontournable du petit-déjeuner, le prix du jus d’orange a augmenté de 70% en un an. Cette situation s’explique par la sécheresse ainsi que par la maladie du fragon jaune, dans les principaux pays exportateurs. Cette hausse des prix rebat les cartes du marcher réunionnais.
Alors que l’écart de prix se resserre entre les jus péi et importés, les Réunionnais seraient-ils prêt à consommer local ?
"Entre un jus de grande marque et un jus péi, si les prix sont à peu près équivalent, je vais privilégier le jus péi", confie un consommateur.
Sur un marché saturé, Pierre Olivier Law Yat, directeur de la société Pulpe Mascareignes Industrie, arrive à se démarquer en proposant des jus frais. "Si on veut du jus d’orange frais, consommer local sera plus intéressant. Le prix du kilo d’orange importé est autour 2,80 euros alors que le kilo d’orange péi est entre 80cts et 1,5€", explique-t-il.
Du côté des producteurs, certains y voient une opportunité de relancer la filière locale. "Je pense qu’il faut planter massivement de l’orange. Auparavant, les agriculteurs n’en plantaient pas parce qu’il n’y avait pas d’écoulement. Aujourd’hui il y a de l’écoulement au niveau de la transformation, il n’y a plus de raison de ne pas planter", explique Sylvain Lucily, producteur d’agrumes à la retraite.
Le jus de tangor est une alternative au jus d’orange. Ce fruit endémique est préservé de la concurrence étrangère. Trié puis pressé, le jus de tangor est uniquement proposé sur le marché réunionnais.
Pour consommer local, il faudra se contenter d’une récolte diminuée de moitié par rapport à celle de l’an dernier. Cela s’explique notamment par le passage du cyclone Belal.