Parmi les revendications des Gilets Jaunes figure le conseil citoyen. Comment cet outil peut-il être mis en place et que peut-il changer ?
Le mouvement des Gilets Jaunes continue à La Réunion et en métropole sous différentes formes. Ce lundi 17 décembre a été marqué par des mobilisations devant la SRPP, des barrages filtrants entre La Possession et Le Port mais aussi une rencontre d’un autre groupe de manifestants à la Région. Ils ont eux évoqué les modalités de la mise en place du conseil citoyen.
Le conseil citoyen
Des citoyens venus des 24 communes se sont assis autour de la table avec Didier Robert pour définir le cadre d’un nouveau conseil citoyen.
La proposition faite est celle de 48 citoyens, un homme et une femme de chaque commune, des bénévoles qui seraient tirés au sort parmi les candidats pour des mandats de deux ans non renouvelable.
Les Gilets Jaunes expliquent que l’objectif n’est pas de décider à la place des élus mais de garantir plus de transparence et s’assurer de l’application des promesses électorales.
"Tout ce qu’ils font, il faut les surveiller par rapport à ce qu’il se passe à l’heure actuelle pour le peuple", explique un Gilet Jaune.
L’avis d’un universitaire
"Il faut voir à quelles conditions cela peut fonctionner. Le tirage au sort concerne-t-il l’ensemble du corps électoral, est-ce que ce sera une base du volontariat ? L’obstacle, c’est que beaucoup de gens ne se sentent pas compétents ou pas prêts à y consacrer du temps. Deuxième chose, c’est pas tout de se présenter à un conseil citoyen, il faut aussi en exercer le mandat et ce ne va pas être de siéger une ou deux fois par mois : pour les dossiers techniques, si on les maîtrise pas, on fait de la figuration", précise Damien Deschamps, politologue.
Il ajoute : "Sur le plan juridique et institutionnel, ils ne représentent qu’eux-mêmes. Dans le cadre des institutions, la voix de la représentation passe par l’élection. Leur poids se verra s’ils se présentent aux prochaines élections. Pour l’instant, ils cristallisent des aspirations sociales contradictoires entre la baisse des taxes et l’augmentation des minimas sociaux."