Depuis le début de l’épidémie, le port du masque se généralise. Beaucoup d’entre eux se retrouvent dans la nature. Cela peut avoir un impact important sur le plan sanitaire et environnemental. On vous explique pourquoi.
Avec l’épidémie mondiale de coronavirus, les masques font partie de notre quotidien. Obligatoires dans certains lieux comme dans les transports et recommandé dans tous les espaces publics, leur utilisation devient quotidienne. Selon les recommandations du gouvernement, il ne faut pas porter le même masque plus de quatre heure.
Résultat : [on déplore déjà beaucoup de masques jetés par terre->https://www.linfo.re/france/societe/coronavirus-des-masques-et-gants-jetes-a-paris], dans la rue ou dans la nature. En dehors des risques sanitaires, ces incivilités ont évidemment un impact écologique important.
Trop de #Masques sont jetés par terre et certain rejoignent nos Océans. La moindre des choses c’est de les mettre à la poubelle. #COVIDー19 #Deconfinement
Pour info les masques mettent 450 ans à se dégrader. 🚯🌍 pic.twitter.com/gQP1bioz89— 𝙇𝙚𝙤 𝙇𝙚𝙩𝙖𝙞𝙡𝙡𝙚𝙪𝙧 (@leoletailleur) May 14, 2020
D’autant plus que le masque met de nombreuses années à se dégrader, une fois jeté dans la nature. Sur les réseaux sociaux, on voit circuler un chiffre : celui de 450 ans. Alors, est-ce qu’un masque met vraiment 450 ans à se dégrader ?
450 est un chiffre énormément relayé. Surtout sur les réseaux sociaux. Mais en réalité, il n’existe pas de chiffre précis à ce sujet.
Ce qui est sûr, c’est qu’il faudra longtemps, très longtemps, pour qu’un masque chirurgical se décompose entièrement s’il est jeté en pleine nature.
Si on regarde les matériaux qui composent le masquen on retrouve du polypropylène, la matière principale. On retrouve aussi du métal et du plastique ; pour la barrette qui recouvre le nez. Il y a aussi du caoutchouc dans l’elastique.
Toutes ces matières ne sont pas biodégradables. Elles peuvent rester intactes pendant plusieurs dizaines d’années. Selon l’endroit où le masque est jeté, la dégradation peut aussi être plus lente. S’il est exposé en plein soleil, ça va aller plus vite. S’il est jeté en pleine mer, ça va ralentir le processus.
Au delà de l’impact environnemental, les scientifiques et les autorités alertent sur les risques sanitaires liés au masque. [Selon la revue [The Lancet->https://www.thelancet.com/action/showPdf?pii=S2666-5247(20)30003-3]], le virus peut rester pendant au moins quatre jours sur la surface intérieure, et sept jours sur la surface extérieure d’un masque.
C’est la même chose pour les gants ou les lingettes, qui sont souvent à usage unique, donc jetables. Avec l’épidémie, leur consommation a augmenté. Les lingettes ne sont pas recyclables. Et elles ne se décomposent pas dans l’eau. Et comme pour les gants, ce sont des objets qui sont composés en grande partie de plastique. Alors, forcément, ils vont mettre des années à se décomposer.
A titre de comparaison, un mégot de cigarette - le déchet le plus abandonné dans la rue - met jusqu’à cinq ans pour se dégrader. Un mouchoir en papier, c’est trois mois. Et puis, un sac en plastique, ça met 450 ans à disparaître.
Laisser des masques dans la nature est également un risque sanitaire, notamment pour ceux qui les ramassent ; en première ligne, les éboueurs et les agents de propreté des villes.
Il faut respecter un processus pour se débarasser de ces équipements de protection. Même si vous n’êtes pas malade. On les jette dans un sac poubelle bien résistant et qui peut se fermer. Lorsque ce sac est rempli, il doit être soigneusement refermé. Mais attention, il ne faut pas le jeter immédiatement. Avant ça, il faut le conserver pendant 24 heures. Le sac, on le met ensuite dans la poubelle pour les ordures ménagères. Pas dans la poubelle jaune. Ni dans le bac à compost. Et surtout pas en pleine nature.