Antenne Réunion
La crise chikungunya. Temps étrange du moment, la crainte de l’avoir, la crainte pour les proches, qui rappelle un certain COVID. Tout cela peut être assez perturbant, voire miner un peu notre quotidien.
Depuis le début de l’épidémie, de nouveaux réflexes s’installent. Répulsifs, sprays anti-moustiques, tous les moyens sont bon pour éviter d’être piqués "On change les habitudes oui, je mets du répulsif tous les soirs, j’ai commencé à acheter des prises anti-moustiques, ce que je n’avais pas jusqu’à présent, et on essaye de couvrir un peu plus les enfants".
Mais au moindre symptômes, l’inquiétude s’installe. Douleur articulaire, fatigue, fièvre, direction le médecin. Les équipes de SOS médecin sont débordées face à l’afflux de patient potentiellement atteint "On reçoit énormément de patients ces jours-ci pour des suspicions et des confirmations de cas de Chikungunya. Principalement la fièvre, douleur articulaire, les maux de tête et très régulièrement une éruption cutanée qui démange" explique Docteur Audrey Larivière, Médecin généraliste - SOS Médecin NORD.
Alors pourquoi cette forme de psychose ? Pour le psychosociologue Arnold Jaccoud, plusieurs facteurs expliquent cette peur. D’abord les informations diffusées peuvent rassurer, mais aussi inquiéter. Un autre point, chacun peut se sentir concerné, n’importe qui peut être le prochain a contracter le chikungunya "J’observe quand même que les gens qui ont été infectés par le virus diffusent autour d’eux un sentiment que ça pourrait arriver à tout le monde. Donc ça crée une crainte collective qui peut s’amplifier. Je pense qu’on est proche en ce moment à La Réunion, de ce qui a affecté la population réunionnaise du covid-19".
Entre le 31 mars et le 6 avril, les médecins de ville ont recensé 19 600 consultations liées à la maladie.