Les médecins gynécologues du CHU proposent aux femmes enceintes d’au moins 38 semaines de déclencher leur accouchement. Une mesure qui vise à limiter le risque de contamination in utero du chikungunya.
Soraya sera à sa 38ème semaine demain. Déclencher son accouchement pour éviter une contamination au chikungunya est une idée qui la rassure : « Je suis une personne assez stressée et j’ai vu qu’il y avait beaucoup de cas de chinkungunya qui atteignaient les nouveaux-nés. Ça ne donne pas envie. »
70% des femmes accouchent entre la 38ème et la 41ème semaine de grossesse. Si une future mère attrape le chikungunya 5 jours avant l’accouchement, il y a 1 chance sur 2 que l’enfant soit contaminé. Avec, dans certains cas graves, des séquelles. Malgré les risques, ce n’est pas une possibilité qui séduit Graziela : « Ça fait peur parce que ce n’est pas vraiment naturel un déclenchement. »
Il n’existe aucun moyen de retarder un accouchement ni de le prévoir de manière exacte. Le déclencher s’est donc imposé comme une possible solution basée sur des études scientifiques. Mais, le risque zéro n’existe pas. « Les PCR ne sont pas à 100% surs, souligne Peter Von Théobald, chef de service de la maternité. Ils peuvent être faussement négatifs s’il n’y a pas assez de virus dans le sang. Il faudra la refaire le lendemain. Le fait de murir le col, souvent ça prend 24h ou 48h, parce que c’est très progressif, pour justement ne pas prendre de risque. »
Il s’agira d’un choix. Un test PCR devra confirmer la non-contamination au virus et le col devra déjà être un peu ouvert pour procéder au déclenchement. Une mère contaminée par le chikungunya qui accouche reste 6 jours à l’hôpital contre 3 pour une femme en bonne santé. Une solution qui doit aussi libérer des lits dans un hôpital déjà surchargé.