Antenne Réunion
Ce samedi 26 avril, les autorités sanitaires ont annoncé l’exclusion des personnes de 65 ans des cibles de la campagne de vaccination contre le chikungunya avec le vaccin IXCHIQ à La Réunion et à Mayotte. Trois événements "indésirables graves" dont un décès, sont à déplorer. Suite à cette annonce, la sénatrice Audrey Belim demande une commission d’enquête parlementaire pour "faire la lumière sur les raisons de la grave erreur".
Après un décès et deux autres événements qualifiés de « graves » annoncés aujourd’hui, les autorités viennent de retirer les plus de 65 ans de la campagne de vaccination contre le chikungunya.
Je présente tout d’abord mes condoléances à la famille de la victime. Leur douleur est la nôtre et celle de toute La Réunion.
C’est une situation particulièrement grave qui se présente à nous aujourd’hui.
Le fait que le vaccin ait pu causer un décès pose de lourdes questions : comment cela est-il possible alors que la Haute Autorité de Santé, dans son avis du 5 mars dernier, « recommandait de vacciner en priorité les personnes âgées de 65 ans et plus, notamment celles présentant des comorbidités, puis les adultes de 18 ans et plus présentant des comorbidités ainsi que les agents de la lutte antivectorielle » ? Comment ces effets indésirables extrêmement graves n’ont pas été perçus par la Haute Autorité de Santé pour les plus de 65 ans ? Quelles sont ces conséquences ? Que faut-il faire maintenant ? Les Réunionnais de plus de 65 ans déjà vaccinés se posent sans doute ces questions et les autorités sanitaires doivent y répondre.
Les autres publics pour lesquels le vaccin a été recommandé doivent-ils s’inquiéter ? Les autorités sanitaires doivent donner toutes les informations le plus rapidement possible.
Face à toutes ces questions, je demande une commission d’enquête parlementaire. Elle permettra de faire la lumière sur les raisons de la grave erreur portant sur la vaccination des plus de 65 ans. Elle devra aussi faire la lumière sur la suite de défaillances de l’Agence Régionale de Santé qui affirme que tout est sous contrôle à La Réunion depuis le début de cette épidémie que nous l’avons pourtant vue enfler puis exploser dans notre île.
Le manque de réaction des autorités sanitaires, les diminutions de contrats aidés PEC LAV, le manque d’information de la population : toutes ces défaillances, face à une épidémie qui a déjà si gravement affecté La Réunion en 2005 et 2006, posent question.
Les récents décès cette semaine nous montrent que notre politique de surveillance sanitaire et de lutte contre cette épidémie n’a pas été à la hauteur.
Alors que La Réunion sera sans doute confrontée, à court terme, à une nouvelle épidémie, nous devons avoir la transparence et les réponses nécessaires. Aucune de ces erreurs ne doit être répétée.
Le député Jean-Hugues Ratenon réagit également par le biais d’une vidéo publiée sur son compte Facebook. Il réclame notamment la suspension immédiate de la campagne vaccinale avec IXCHIQ à La Réunion et la démission du directeur de l’ARS de La Réunion.