Le Docteur Patrick Mavingui, Directeur de recherche au CNRS à l’Université de La Réunion, était l’invité de la matinale du 6/8 Ansamn sur Antenne Réunion ce jeudi 22 mai. Il revient sur l’épidémie du chikungunya sur l’île.
- Avec l’arrivée de l’hiver, peut-on parler d’une fin de l’épidémie ?
On ne peut pas anticiper une phase de fin de l’épidémie pour le moment. Avec la baisse des températures, on va avoir une intensification de diminution de l’épidémie de Chikungunya. Pour une fin d’épidémie, il faudrait avoir une arrivée de l’hiver avec plus d’intensité qui pourrait stopper l’activité des moustiques et donc des piqûres.
- Est-ce normal d’avoir un délai aussi long pour relier le chikungunya à un décès ?
Faire la relation entre la cause du décès ça prend du temps, il faut être sur du diagnostic, il ne faut pas se tromper de conclusion. C’est un délai qui est raisonnable pour relier la cause du décès et la pathologie.
- Peut-on arriver à une immunité collective avant l’été ?
Pour avoir une immunité collective pour le chikungunya, il faudrait au moins avoir 50% de la population. En 2005/2006, on était plus ou moins à 40% ce qui avait entraîné une sort d’immunité collective pour le chikungunya, mais aujourd’hui nous n’avons pas atteint ce chiffre là. Il faut être prudent, car il peut y avoir un rebond après la saison de l’hiver à La Réunion. Il faut continuer avec les gestes même après cette période.
- Plusieurs phases pour le chikungunya ?
Pour le chikungunya, on sait aujourd’hui qu’il existe 3 phases :
- la phase aigüe : avec de la fièvre, des inflammations, des douleurs articulaires, etc.. elle peut durer en une et trois semaines.
- la phase subaiguë : vous n’avez plus le virus en vous, mais vous avez quelques douleurs qui peuvent revenir dont des inflammations. Elle peut durer jusqu’à 3 mois après la phase aigüe.
- la phase chronique : il y a des patients qui ont été infectés en 2005 et qui continuent encore aujourd’hui à avoir des douleurs. On l’appelle le chikungunya long ou chronique.