La probabilité de formation des cyclones tropicaux intenses, de catégorie 3 ou plus, fait plus que doubler, d’ici 2050, dans toutes les régions du monde incluant l’océan indien. Ils seront deux fois plus fréquents et l’intensité devrait augmenter jusqu’à 24 % en moyenne.
Selon une nouvelle étude internationale publiée dans ‘Science Advances’, le changement climatique causé par l’homme rendra les cyclones tropicaux deux fois plus fréquents. Les cyclones tropicaux devraient également devenir plus intenses dans un climat qui se réchauffe.
Cela va augmenter les risques associés à la vitesse des vents, aux précipitations, aux impacts des tempêtes et aux vagues. L’intensité des cyclones, quant à elle, va s’accroître. La vitesse maximale des vents devrait augmenter jusqu’à 24 % en moyenne dans les différents bassins océaniques du globe.
La hausse de la température de surface de l’eau, dû au réchauffement climatique, donne davantage d’énergie aux cyclones qui deviennent plus intenses. Les vents maximums, supérieurs à 178 km/h, vont être de plus en plus fréquents.
L’on verra ainsi une hausse des cyclones plus intenses au détriment des cyclones de faible intensité. La fréquence des cyclones les plus intenses, ceux de catégorie 3 ou plus, doublera alors que les cyclones plus faibles et les tempêtes tropicales deviendront moins fréquents.
En raison d’un manque de données, le groupe de scientifiques, dirigé par la chercheuse Nadia Bloemendaal, de l’Institut des sciences environnementales d’Amsterdam, souligne l’importance de la modélisation des cyclones tropicaux.
Cela, afin de pouvoir comprendre, de manière plus précise, l’occurrence et le comportement des cyclones tropicaux au cours des prochaines décennies face au changement climatique.
François Bonnardot, Responsable de la division Etudes et Climatologie de Météo-France Océan-Indien, indique que la méthode utilisée par cette récente étude est une bonne approche qui donne des statistiques robustes.
"Cette méthode est complémentaire aux méthodes plus classiques, utilisées jusqu’ici dans le sud-ouest de océan indien, qui n’ont comme données des observations que sur 30 ou 40 ans", souligne-t-il.
Il est important de noter que les résultats de cette étude sont tout à fait cohérents avec les simulations régionales effectuées chez nous, à savoir, la hausse de fréquence des cyclones tropicaux intenses ou très intenses.
"On a donc différentes sources d’informations qui vont vers un même diagnostic concernant la hausse des risques cycloniques pour La Réunion", soutient François Bonnardot.
Une hausse des risques pour La Réunion qu’il nous faut prendre très au sérieux vu que les simulations régionales montrent un rapprochement de la zone d’intensité maximale des cyclones qui migre vers notre île.
Selon François Bonnardot, les vents maximaux enregistrés ces dernières années lors des événements cycloniques ne dépassent pas les 190 km/h à Gillot, comme cela a été le cas pour le cyclone Dina. Il aurait suffi que ce cyclone passe quelques dizaines de kilomètre plus au sud pour que ce système soit plus dévastateur pour La Réunion.
Avec les projections de la hausse de 24 % de l’intensité maximale des vents dans cette récente étude, c’est bien avec des vents atteignant les 300 km/h qu’il nous faudra compter dans un futur proche.
Un paramètre très important qu’il faudra prendre en considération pour le secteur de la construction, que ce soit pour les bâtiments, ou encore, pour les infrastructures telles que les routes. Et, bien évidemment, on ne peut s’empêcher de penser à la nouvelle route du littoral dont la construction est toujours en cours.